La société Hubside.Store s’est retrouvée une fois de plus au centre de la polémique concernant la collecte et la commercialisation illégale de données personnelles, un domaine souvent qualifié de jungle. Le 9 avril, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a annoncé qu’elle avait imposé une amende de 525 000 euros à l’entreprise. Selon la CNIL, Hubside.Store s’est servie de données fournies par des data brokers dans ses efforts de prospection commerciale, sans garantir que les personnes impliquées avaient effectivement autorisé d’être poursuivies.
Hubside.Store est une entreprise qui se spécialise dans la réparation, le reconditionnement et le revende de dispositifs électroniques tels que les mobiles et les ordinateurs. La société, qui possède environ 40 boutiques en France selon son site officiel, a tenté d’élargir sa clientèle en utilisant le démarchage téléphonique et par SMS. Pour ce faire, elle a acquis des listes de contacts – dénommées « prospects » – de courtiers en données, d’opérateurs de sites de jeux-concours ou de tests de produits.
La CNIL a pointé du doigt le problème de l’origine de ces contacts : les personnes qui avaient partagé leurs coordonnées n’étaient pas correctement informées du fait qu’elles pouvaient ultérieurement être contactées par Hubside.Store car les formulaires de collecte étaient trompeurs. Un procès aura lieu à Paris en septembre.
La CNIL soutient que les approches de marketing adoptées par Hubside.Store étaient illégales, soulignant que lorsque la société sollicitait les clients par téléphone, ces derniers n’étaient pas suffisamment informés, ce qui constitue une violation de l’article 14 du RGPD. La CNIL a précisé que l’amende imposée représente près de 2 % du chiffre d’affaires de la société et est justifiée compte tenu de la gravité des dysfonctionnements observés et de la responsabilité assumée par l’entité qui utilise les données recueillies.
Hubside.Store et sa société mère, Indexia Group, spécialisée dans l’assurance d’appareils mobiles et électroniques, ont été critiquées à plusieurs reprises pour leurs méthodes de ventes agressives. Un grand nombre de clients se plaignent par exemple de « prélèvements excessifs » pour des produits d’assurance qu’ils ne se rappellent pas avoir souscrit volontairement.
Récemment renommée Indexia, la société, autrefois connue sous le nom de Société française d’assurance multimédia (SFAM), a été condamnée à une amende de 10 millions d’euros en 2019 pour pratiques commerciales trompeuses. La société, ses différentes filiales et son fondateur, Sadri Fegaier, sont actuellement impliqués dans plusieurs procès, dont un est prévu pour la fin de septembre devant le tribunal correctionnel de Paris, selon UFC-Que choisir.
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