Suite à la démission d’Ariel Henry, son premier ministre en pleine tourmente, Haïti cherche à renouer avec la sécurité et le respect de l’Etat de droit. Affligée par la violence des gangs et l’instabilité politique, la fonction politique de cette nation caribéenne a réussi à se mettre d’accord pour mettre sur pied un conseil de transition présidentielle du durée de vingt-deux mois. Ce dernier aura pour mission d’instaurer la paix, comme le stipule un document consulté lundi 8 avril par l’Agence France-Presse (AFP).
Ce conseil, composé de neuf personnes – sept électeurs et deux surveillants – inclut des membres de tous les principaux partis politiques du pays, ainsi que des représentants du domaine privé et de la société civile. La durée de son mandat s’achèvera » le 7 février 2026 « , spécifie le document. Il est destiné à succéder à Ariel Henry qui a rendu public sa démission le 11 mars.
Dimanche soir, les membres futurs du conseil ont soumis à la Communauté des Caraïbes (Caricom) l’accord politique et le décret sanctionnant sa mise en application, a communiqué une source politiquaire à l’AFP. L’administration régionale devra faire parvenir ces documents au gouvernement d’Ariel Henry pour que le conseil soit inauguré dans le Journal officiel.
Il aura trois priorités principales
Le premier défi à relever sera de désigner un premier ministre qui, en conjonction avec le conseil, nommera un gouvernement chargé de guider le pays à l’organisation d' »élections démocratiques, libres et de bonne foi », d’après l’accord. Aucun membre du conseil ou du gouvernement ne sera autorisé à se présenter lors de ces élections.
Sous la direction de la Caricom, les pourparlers ont été retardés à cause de contestations parmi les intéressés responsables de la désignation du prochain premier ministre et de doutes quant à la validité d’une telle institution. Le conseil de transition a établi trois objectifs majeurs : « Sécurité, améliorations constitutionnelles et institutionnelles, et élections ».
Le texte annonce la mise en place d’un conseil national de sécurité, composé d’experts responsables de la supervision des accords liés à l’assistance internationale en matière de sécurité, y compris le déploiement d’une mission appuyée par l’ONU. Le conseil a l’intention de s’établir au Palais national, situé au cœur de la capitale, Port-au-Prince.
Récemment, la ville a été le théâtre d’attaques répétées par des gangs, et des témoins ont signalé des tirs lundi. Les forces spéciales de la police ont été mobilisées en réponse.
Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, Haïti est sans chef d’Etat et son parlement est en suspension. Les dernières élections remontent à 2016.
À la fin du mois de février, de puissants gangs contrôlant plus de 80% de la capitale et des voies de transport essentielles se sont alliés pour attaquer les stations de police, les prisons, l’aéroport et le port, dans un effort pour évincer Ariel Henry. Celui-ci a été empêché de retourner dans son pays après un voyage officiel au Kenya, où il était parti pour assurer la participation de Nairobi à la mission de sécurité internationale en Haïti, appuyée par l’ONU.
Le pays est actuellement confronté à une grave crise humanitaire, caractérisée par des pénuries de nourriture, de médicaments et d’autres biens fondamentaux.
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