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« Guerre Israël-Hamas: Nétanyahou annonce offensive Rafah »

Voici une mise à jour sur les événements de la veille. Israël continue de planifier une attaque sur Rafah, une ville à la frontière de l’Egypte située dans le sud de la bande de Gaza, où environ un million et demi de Palestiniens se sont réfugiés. Le lundi 8 avril, le ministère de la santé du Hamas a signalé le décès de 32 Palestiniens en l’espace de 24 heures, portant le nombre total de décès à 33 207 après six mois de conflit. Du côté israélien, la guerre a été fatale à 1 170 personnes, selon une estimation de l’Agence France-Presse (AFP) basée sur les chiffres officiels israéliens.

Selon des témoignages recueillis par l’AFP, plusieurs frappes aériennes ont touché une habitation et des terres agricoles à Rafah, ainsi que les zones de Nousseirat et Deir Al-Balah dans le centre du territoire assiégé. Des bombardements d’artillerie ont également frappé le sud-ouest de la ville de Gaza, dans le nord de l’enclave.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a réaffirmé sa volonté de démanteler le Hamas « partout dans la bande de Gaza, y compris à Rafah », malgré les préoccupations de la communauté internationale et l’opposition de son allié américain. Selon M. Nétanyahou, vaincre le groupe islamiste palestinien « nécessite de pénétrer Rafah et d’éliminer les bataillons terroristes qui s’y trouvent. Cela se fera – il y a une date », a-t-il annoncé dans une déclaration vidéo le lundi.

Lundi, les États-Unis ont réitéré leur condamnation à toute opération militaire d’envergure en Israël à Rafah. « Nous avons communiqué sans équivoque à Israël que nous croyons qu’un envahissement excessif de Rafah aurait un impact dévastateur sur les civils et porterait finalement atteinte à la sécurité d’Israël », annonce le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, lors d’une conférence de presse.

Depuis le retrait des forces israéliennes de la ville majeure de Khan Younes, centre de conflit depuis quelques mois, pour « préparer la continuation de leurs opérations (…) dans l’aire de Rafah », à la frontière égyptienne, déclare le ministre de la défense Yoav Gallant, des milliers de Palestiniens sont retournés à Khan Younes, à pied, par véhicule ou sur des chariots tractés par des ânes. Les photos de l’AFP montrent des hommes, femmes et enfants navigant à travers les décombres de la ville, marquée par la guerre.

Pendant ce temps, les États-Unis poussent le Hamas à approuver une proposition de cessez-le-feu. Avec de nouvelles négociations indirectes prévues cette semaine entre Israël et le Hamas, les médiateurs de l’Égypte, des États-Unis et du Qatar ont rencontré des responsables au Caire. Les États-Unis ont confirmé le lundi que les médiateurs ont soumis une proposition de cessez-le-feu au Hamas. « La situation actuelle se présente comme suit : une proposition a été soumise au Hamas, et nous attendons leur réponse », déclare John Kirby, porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche.

D’après la Maison Blanche, les pourparlers qui se sont déroulés étaient sérieux. Cependant, on ne sait pas encore s’ils donneront des résultats positifs. Les représentants du Hamas et d’Israël ont modéré lundi les attentes d’un cessez-le-feu et de la libération des otages retenus à Gaza. Ces nouvelles négociations indirectes qui se sont tenues au Caire n’ont pas réussi à surmonter les obstacles, selon eux. « C’est au Hamas de rendre concrète [la trêve] », a déclaré John Kirby aux journalistes, refusant de partager plus de détails sur l’accord pour ne pas le compromettre.

Face à la possibilité d’un cessez-le-feu, Benyamin Nétanyahou se sent sous pression. Ses partenaires de coalition l’avertissent de ne pas faire trop de concessions au Hamas. « Si le premier ministre choisit de mettre fin à la guerre sans attaquer Rafah pour vaincre le Hamas, il n’aura plus l’autorité de continuer à exercer en tant que premier ministre », a averti lundi le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, du parti d’extrême droite Force juive.

Par contre, le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, a estimé lundi que c’était le « moment opportun » pour conclure une trêve avec le Hamas, en échange de la libération des otages pris lors de l’attaque du 7 octobre 2023. D’après M. Gallant, les conditions opérationnelles créées par l’armée israélienne, en maintenant une pression constante sur le Hamas et la position de force que nous avons atteint après cette campagne, nous donnent de la flexibilité et une liberté d’action.

Yaïr Lapid, le politicien centriste, a fait part de sa conviction lors de sa visite aux États-Unis, selon laquelle un accord relatif à la question des otages est à portée de main. Même s’il s’agit d’un accord complexe et potentiellement désagréable, M. Lapid soutient qu’il est réalisable et donc nécessaire. Il a ajouté que l’opposition serait prête à soutenir provisoirement le gouvernement de droite de M. Nétanyahou si ce dernier appuyait un accord porté par les États-Unis, l’Egypte et le Qatar. Ce pacte proposerait la libération des otages du Hamas et une trêve dans le conflit de Gaza qui en est à son septième mois.

M. Lapid a réitéré le besoin de préserver au maximum la population de Gaza en soulignant que la guerre n’est pas dirigée contre les enfants de cette région. Il a aussi mis en évidence la nécessité de continuer à lutter contre le Hamas, une organisation terroriste qui utilise les enfants comme boucliers humains.

Pendant ce temps, à l’ONU, Israël exprime son opposition à l’adhésion de la Palestine. L’ambassadeur israélien à l’ONU a fermement critiqué la demande des Palestiniens d’intégrer l’organisation internationale tandis que le Conseil de sécurité commence à examiner officiellement cette proposition. Même si leur succès semble improbable, les Palestiniens, qui bénéficient d’un statut d’Etat non membre observateur depuis 2012, ont récemment renouvelé une demande faite en 2011 pour devenir membre à part entière de l’ONU. Selon Gilad Erdan, reconnaître un État « palestinazi » serait une récompense injustifiée pour des crimes horribles.

Il est cependant peu probable que la proposition franchisse le stade du Conseil, en raison de l’opposition des États-Unis. Déjà en 2011, ils s’étaient refusés à soutenir cette initiative. « Notre position n’a pas bougé », a déclaré avec insistance Robert Wood, l’ambassadeur adjoint américain, lundi. Il a réaffirmé que la reconnaissance d’un état palestinien doit être effectuée dans le cadre d’un accord avec Israël et non via l’ONU.
« Nous demandons simplement à occuper notre position légitime au sein de la communauté internationale », a argumenté l’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour. Il aspire à un vote du Conseil de sécurité le 18 avril prochain. Réutilisation de ce contenu autorisée.

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