L’affaire de la guerre à Gaza sera à nouveau examinée par la Cour internationale de justice (CIJ) lors des séances prévues pour le lundi 8 et le mardi 9 avril. En janvier, Israël a été fait l’objet d’une accusation de génocide contre les Palestiniens de la bande de Gaza par l’Afrique du Sud. Maintenant, c’est le Nicaragua qui accuse l’Allemagne d’être complice de ces actions. Le 15 mars, le Nicaragua a déposé une requête devant la plus haute juridiction de l’ONU, alléguant que les armes et l’équipement militaire fournis par l’Allemagne à Israël pourraient être utilisés pour des actes de génocide.
Le Nicaragua a présenté le document au Palais de la Paix à La Haye, siège de la Cour, en soulignant l’urgence de la situation compte tenu de l’horrible nombre de victimes. Depuis le début de la riposte suite à l’attaque du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre 2023, qui a fait 1 170 victimes, 33 175 Gazaouis ont perdu la vie. En raison de ce climat d’urgence, les avocats du Nicaragua demandent à la Cour d’exhorter l’Allemagne à cesser immédiatement tout soutien à Israël, surtout militaire, à garantir que les armes déjà fournies ne seront pas utilisées pour des crimes de guerre et à reprendre le financement de l’UNRWA, l’organisme des Nations Unies responsable de la logistique dans l’enclave occupée.
Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, l’Allemagne est le deuxième plus grand fournisseur d’armes pour Israël, juste derrière les États-Unis. Au cours de l’année 2023, l’Allemagne a fourni à Israël 47% de ses importations d’armes conventionnelles. De plus, d’après un rapport de Forensis, une ONG basée à Berlin, le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement a approuvé 308 licences individuelles pour l’exportation d’armes et d’équipements militaires en 2023, avec une valeur totale dépassant les 326 millions d’euros. Entre le 7 octobre et le 2 novembre, 185 de ces licences ont été approuvées.
Par ailleurs, une action globale a été initiée pour soutenir un embargo sur les armes destinées à Israël. Le mouvement a pris de l’ampleur suite à des tirs ciblant un convoi de l’ONG World Central Kitchen dans le nord de la bande de Gaza, qui a entraîné la mort de sept travailleurs humanitaires le 1er avril, et aux révélations du média en ligne israélien +972 Magazine sur l’utilisation de l’intelligence artificielle par les forces armées israéliennes pour identifier ses cibles.
Depuis le 7 octobre, plusieurs pays, dont la Belgique, l’Espagne, le Japon, le Canada et les Pays-Bas, ont annoncé la suspension de leurs livraisons d’armes à Israël, soit volontairement, soit suite à des décisions judiciaires. Tokyo et Bruxelles ont basé leur décision sur deux ordres émis par la Cour internationale de justice les 26 janvier et 28 mars, affirmant l’existence d’un « risque plausible » de génocide. La France, quant à elle, assure ne pas exporter d’armes létales, mais il n’existe aucun inventaire complet et détaillé des licences accordées.
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