Dalibor Matanic, l’un des réalisateurs les plus en vue en Croatie, âgé de 49 ans, a reconnu publiquement sur Facebook, suite à plusieurs articles de presse, avoir commis des actes d’agressions sexuelles sur plusieurs femmes. Cette confession a suscité une vague de réactions d’effroi.
« Les incidents se sont produits alors que je succombais à l’alcool ou aux drogues. Notre métier est extrêmement stressant, mais cela ne légitime en rien mes agissements », a-t-il déclaré, tout en annonçant son intention de suivre une cure de désintoxication.
Davor Bozinovic, le ministre de l’Intérieur croate, a indiqué qu’une enquête serait lancée.
Le cinéaste, lauréat d’un prix à Cannes en 2015 pour son long métrage « Soleil de plomb » (Prix du Jury Un certain regard), était réputé pour dénoncer, à travers ses œuvres cinématographiques, la domination masculine et la violence infligée aux femmes. « C’est un choc effroyable, car il se présentait comme un défenseur des femmes », a commenté Sanja Sarnavka, une militante de la cause féminine.
En dépit de leur caractère sensible, les actes de violence et d’agressions sexuelles ont souvent été passés sous silence dans les Balkans où les convictions patriarcales sont solidement implantées.
Toutefois, grâce à la campagne #metoo et à un scandale en Serbie où une actrice a porté plainte pour viol contre son ancien professeur de théâtre, Miroslav Aleksic, ces sujets ont commencé à gagner de l’importance ces dernières années, poussant des milliers de femmes à partager leur vécu personnel.
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