Quand une guerre, qui manque de buts clairs et de ressources, devient-elle simplement une opération militaire interminable? Pour la 98e division de l’armée israélienne, qui a pris en charge la dernière grande mobilisation de soldats contre le Hamas à Gaza, cela fait maintenant quatre mois. Le dimanche 7 avril, ils se sont retirés de la zone de Khan Younès, dans le sud, afin de se « régénérer et de se préparer pour de futures interventions ». Seulement une brigade, appartenant à la 162e division, reste maintenant dans l’enclave. Ces soldats ont pour mission de maintenir un couloir qui isole la ville largement désertée de Gaza de sa banlieue sud et sert de voie d’accès pour les incursions de l’armée.
Dimanche, un semestre après l’assaut du Hamas dans le sud d’Israël, le chef d’état-major Herzi Halevi a décrit ce retrait, tant attendu, comme un réarrangement temporaire. Il met l’accent sur les négociations laborieuses, dont l’objectif est la libération d’une partie des otages du Hamas: « La libération des otages est primordiale et pressante, et son échéance est distincte de celle des autres buts », déclarait-il, après avoir fait une déclaration similaire le mercredi 3 avril, lors d’une visite aux soldats à Khan Younès.
« « Nous avons une responsabilité morale envers eux et l’armée sait comment accepter un prix lourd [pour leur libération] et comment retourner et lutter vigoureusement », a-t-il déclaré, alors que des négociations étaient prévues pour se poursuivre lundi au Caire. L’allié américain d’Israël, dont l’objectif unique dans ce conflit est de faciliter un tel accord, manifeste son désir de s’impliquer plus directement et presse Israël de faire preuve de flexibilité. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a déclaré dimanche soir que cette pression « n’encourage que le Hamas à durcir sa position ».
Le groupe islamiste demande le retrait des forces militaires, l’arrêt de la guerre, le retour des civils dans le nord de Gaza et la libération des prisonniers palestiniens en Israël, pour libérer un premier groupe d’otages. Cependant, l’Etat d’Israël envisage un cessez-le-feu uniquement comme un moyen et non une fin.
Israël prévoit de mener une guerre prolongée, sur plusieurs années, de remobiliser les troupes au besoin et d’augmenter les raids qu’il qualifie de « ciblés », nécessitant moins de militaires, afin de poursuivre l’éradication des infrastructures militaires et gouvernementales du Hamas. Le général Halevi l’a rappelé dimanche, soulignant que l’armée avait l’intention de déterminer le timing de cette guerre.
« Liberté d’opérations » dans 90 % de Gaza
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