Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a annoncé le lundi 8 avril, lors d’une visite près de Séville, que l’Espagne mettra fin aux « visas en or » accordés aux étrangers qui investissent plus d’un demi-million d’euros dans l’immobilier. Le gouvernement confirmera cette abolition lors d’une réunion du conseil des ministres le mardi suivant. Cette mesure vise à combattre « l’investissement spéculatif » qui empêche de nombreux jeunes et familles d’accéder à un logement dans plusieurs villes du pays.
Ce type de visa, introduit en 2013 par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy pour gérer la crise financière et immobilière du pays, on permet aux ressortissants non européens d’obtenir un permis de résidence et de travail pour trois ans s’ils investissent au moins 500 000 euros dans une entreprise ou un bien immobilier espagnol. Cependant, 94 sur 100 de ces visas sont liés à l’investissement immobilier et se concentrent dans des grandes villes comme Barcelone, Madrid, Malaga, Alicante, les îles Baléares et Valencia, où le marché du logement est sous pression, selon Sánchez.
Plusieurs pays du sud de l’Europe ont mis en œuvre des programmes similaires pour attirer les investissements pendant la crise financière, mais ces derniers mois, ils ont commencé à réévaluer ce regime controversé.
Au début de 2023, le Portugal a mis fin à l’octroi de « visas dorés », dans un contexte où les prix de l’immobilier explosent. Vers la fin du mois de mars, la Grèce a renforcé les régulations entourant la délivrance de ces titres de séjour particuliers.
Ernest Urtasun, porte-parole du parti d’extrême gauche Sumar, allié des socialistes au gouvernement, et actuel ministre de la culture, a fermement dénoncé lundi les visas dorés comme une honte pour l’Europe. Selon lui, c’est inadmissible de donner un permis de résidence seulement parce qu’un individu est extrêmement riche.
Bruxelles avait exprimé ses inquiétudes en 2019 au sujet de ces pratiques qui profitent principalement à des ressortissants chinois et russes fortunés. La Commission a estimé que ces pratiques posent des risques pour l’Union européenne, notamment en termes de sécurité, de blanchiment d’argent et de fraude fiscale.
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