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« Divinités néolithiques liées à domestication plantes »

Nissim Amzallag est reconnu pour son approche innovante dans le domaine de la recherche. Ayant suivi un itinéraire académique singulier, il s’est d’abord distingué en se spécialisant en biologie végétale après avoir obtenu un doctorat en botanique, puis s’est réorienté vers l’histoire de l’Ancien Proche-Orient.

Maintenant titulaire d’un doctorat en études bibliques et affilié à l’université israélienne Ben-Gourion du Néguev, Amzallag a déjà fait preuve de sa capacité à surprendre son lectorat. En effet, dans son précédent livre, La Forge de Dieu (Cerf, 2020), il émet l’idée selon laquelle les Israélites n’ont pas « créé » Yahvé, la divinité originelle des monothéismes, mais l’ont plutôt emprunté à une divinité clandestine née parmi les forgerons du peuple qénite.

Dans son ouvrage le plus récent, Les Graines de l’au-delà. Domestiquer les plantes au Proche-Orient (Ed. de la Maison des sciences de l’homme, 2023), Amzallag unifie ses deux domaines de spécialisation, la botanique et l’archéologie, en proposant une nouvelle hypothèse sur l’origine des religions. Il relie la domestication des plantes à l’émergence des divinités.

Selon Amzallag, la domestication est généralement présentée comme un tournant décisif dans l’histoire humaine et la manière dont l’homme s’est approprié le monde. Dans un sens précis, la domestication serait un processus de modification des plantes rendant ces dernières incapables de se reproduire sans l’intervention humaine, tels que l’irrigation, le désherbage, etc. Cela représente une évolution majeure par rapport à de simples pratiques de culture.

Aujourd’hui, on compte approximativement quatorze sites principaux de domestication distribués à travers le globe (Proche-Orient, Chine, Amazonie, Afrique de l’Ouest…), où une telle transformation a eu lieu il y a des milliers d’années. Il est indiscutable que les plantes cultivées ont eu un impact indéniable dans l’aménagement du monde afin de répondre aux nécessités de l’homme.

Toutefois, il semble problématique d’accepter la corrélation habituellement reconnue entre la domestication de l’environnement et son contrôle pour deux raisons distinctes. Dans un premier lieu, envisager la domestication de manière homogène revient à rassembler des événements hautement diversifiés avec une variété d’impacts. Par exemple, la domestication végétale en Nouvelle-Guinée n’a entraîné ni une séparation nette avec le monde naturel, ni sa rétrogradation au statut de simple ressource.

Deuxièmement, cette corrélation implique une intentionnalité associée à la domestication, une volonté d’exercer un contrôle qui serait à l’origine de la transformation des plantes. Cependant, le processus de domestication est très énigmatique et rien ne permet d’affirmer catégoriquement qu’il a été voulu avant que ses premiers bénéfices apparaissent.

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