Selon deux organisations pro-démocratiques soudanaises, une attaque paramilitaire sur un village situé au sud de Khartoum a fait 28 morts le 7 avril. Les Forces de soutien rapide (FSR), en conflit avec l’armée nationale depuis une année, sont accusées d’avoir assailli le village d’Um Adam, se trouvant à 150 km de la capitale. Le Comité de résistance local, une organisation qui facilite l’entraide communautaire, a rapporté l’information.
Le Comité des médecins soudanais a confirmé de son côté qu’au moins 28 civils ont été tués lors de l’attaque et 240 autres blessés. Ils ont souligné que le bilan pourrait être plus élevé, étant donné l’impossibilité de comptabiliser tous les morts et blessés, certains étant incapables de rejoindre les centres de soins à cause des tirs des FSR.
Le bilan initial du Comité de résistance locale faisait mention de plus de 200 blessés et 20 tués. Cependant, le nombre de décès a été révisé à 25 en cours de journée. Un professionnel de santé de l’hôpital de Manaqil, à 80 km de la zone d’attaque, confirme avoir accueilli 200 blessés certains arrivant trop tardivement. Il a exprimé sa préoccupation face à la pénurie de sang et le manque de personnel soignant.
La confrontation entre l’armée du Soudan, menée par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, et les Forces de Soutien Rapide (FSR), sous la direction du général Mohammed Hamdan Daglo, a commencé le 15 avril 2023. Cette guerre a entraîné la mort de milliers de personnes et déplacé plus de 8,5 millions d’individus, comme rapporté par l’ONU. Elle a également engendré une destruction massive des infrastructures du pays, poussant celui-ci au bord de la famine. Selon l’ONU, plus de 70% des établissements de santé du pays sont inopérationnels, les structures restantes étant surchargées avec des ressources restreintes.
Chacun des deux côtés belligérants a été accusé de violations graves du droit international humanitaire, incluant des attaques délibérées contre des civils, des bombardements indiscriminés d’habitats résidentiels, le pillage ainsi que l’interception de l’aide humanitaire. Depuis leur prise du pouvoir en décembre dans l’État de Gezira, près de Khartoum, les FSR ont assiégé et attaqué de nombreux villages tels que Um Adam. En mars, au moins 108 communautés et villages à travers le pays ont été brûlés et « partiellement ou complètement détruits », rapporte le Centre for Information Resilience, une organisation d’investigateurs indépendants basée au Royaume-Uni.
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