Alors que la situation des déserts médicaux continue de s’empirer, une question se pose : comment inciter davantage de médecins indépendants à assurer les soins de nuit, pendant les week-ends et jours fériés? Comment rétablir ce « temps médical » nécessaire pour voir des patients, sans devoir attendre 2030-2035 et les résultats prévus de la réforme du numerus clausus à l’université, pour un surplus de praticiens?
Au cours d’un entretien avec des représentants de plusieurs journaux régionaux, samedi 6 avril, le premier ministre, Gabriel Attal, a éclairci certaines idées déjà mentionnées dans son discours de politique générale du 30 janvier. En définissant les objectifs du gouvernement par des chiffres, le premier ministre espère retrouver l’équivalent de 15 à 20 millions de consultations médicales par an.
À ce stade, aucune mesure coercitive n’est mise en place. Pour que « chaque Français ait un médecin de garde à moins de trente minutes de chez lui » pendant les heures non ouvrables, M. Attal mise sur des incentives, tout en affirmant qu’il n’hésitera pas à réimposer l’obligation de garde, qui a été supprimée en 2003, si besoin est. Une décision que les médecins indépendants pourrait percevoir comme une menace. « Nous comptons sur la solidarité territoriale en offrant un bonus aux médecins qui accepteront de faire une garde un peu plus loin que leur zone habituelle, ou deux gardes au lieu d’une tous les six mois », explique-t-on au bureau du premier ministre, sans donner davantage d’informations sur les modalités ou le montant de ce « bonus ».
Selon les informations soutirées de l’Ordre des médecins, 95 % du territoire est actuellement doté d’une permanence de soins. Cela signifie que 5 % du territoire n’est pas desservi, et même là où il y a une couverture, celle-ci est en déclin, indiquent les sources de Matignon. Cette situation est exacerbée par le manque de professionnels de santé impliqués. Par conséquent, les soins sont souvent renoncé après 18 heures ou les gens se rendent aux urgences, entraînant une embolie.
Sur le plan gouvernemental, une autre solution est envisagée : L’expansion de la permanence de soins à d’autres professionnels de santé comme les infirmières, les sages-femmes et les dentistes. Selon l’entourage de M. Attal, les infirmières pourraient apporter une première réponse pour permettre aux médecins de se concentrer sur les cas les plus graves.
Ces annonces arrivent tandis que les médecins libéraux se trouvent dans le sprint final des négociations avec l’Assurance maladie, pour redéfinir leurs conditions de travail et leurs salaires pour les cinq années à venir. Ces négociations avaient échoué en 2023, et elles restent difficiles : Elles ont été suspendues le 4 avril, et quatre des six syndicats représentant le secteur ont appelé à rejoindre les cliniques privées dans une grève qui débutera le 3 juin.
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