Lors de son premier voyage en Afrique depuis son élection en tant que ministre des Affaires étrangères en janvier, Stéphane Séjourné s’est arrêté à Nairobi. Là, il a fait la promesse de renouveler les liens entre la France et les pays africains. Il a fait bonne impression en s’adressant de façon informelle à son homologue kényan, Musalia Mudavadi, bien que ce dernier, vétéran de la politique kényane avec une carrière de 25 ans, n’ait peut-être pas saisi cette familiarité inhabituelle.
Reconnaissant une baisse d’influence dans ses anciennes colonies d’Afrique francophone et ayant subi des revers en 2021 au Mali, au Niger et au Burkina Faso, la France est consciente qu’elle doit se réinventer. Stéphane Séjourné a donc affirmé le désir de la France de « bâtir des partenariats équilibrés et mutuellement respectueux » avec les pays africains lors de son premier jour de visite.
Séjourné participera à la commémoration du 30e anniversaire du génocide des Tutsi au Rwanda le dimanche 7 avril, un événement auquel Emmanuel Macron a choisi de ne pas assister, malgré son invitation. Il se rendra ensuite en Côte d’Ivoire le jeudi suivant. Selon un diplomate français, « Nous devons développer de nouvelles relations ».
Selon un diplomate français, le pays doit se révéler “raisonnable et ne pas aggraver les tensions”.
Francophone Africa’s heavyweight, Kenya, a country visited by Emmanuel Macron in 2019, stands as a place where France aims to expand its influence. President William Ruto aspires to emerge as a spokesperson for Africa on the global front. Since he assumed office in 2022, he has managed his Western partners judiciously, while forming new alliances.
He is one of the African presidents to hold a “firm stance” on Russia’s offensive in Ukraine, stating that “a steadfast respect for the territorial integrity of United Nations member states” must be preserved, even as he simultaneously endeavored to strengthen his commercial ties with Moscow. On the request of the United States, William Ruto also committed to leading the UN intervention force in Haiti, pledging to deploy 1,000 men. On the regional scene, he commanded the East African force in the Democratic Republic of Congo, before being asked by Congolese authorities to pack up in December 2023, only a year after deployment.
Quai d’Orsay views the country as a rational player, a mitigating force rather than an instigator of tensions. Besides, Paris and Nairobi share a common goal of results on the fight against global warming. In September 2023, Nairobi hosted an African summit on climate change, thereby assuming the role of a strong supporter.
Les Français essaient de mettre à profit une opportunité pour implémenter leur stratégie rénovée, incorporant des approches « soft power » dans les domaines culturels, sportifs, sanitaires et éducatifs, afin de conquérir des territoires économiques. La capitale de la France se réjouit de l’augmentation du nombre de firmes hexagonales présentes au Kenya, passant de 50 il y a une décennie à 140 actuellement, offrant 34 000 opportunités d’emploi.
Cependant, en tant que force émergente dans ce pays, la France a du mal à réaliser ses ambitions. Les ministres des Affaires étrangères de France et du Kenya ont révélé samedi un accord pour le financement d’un train urbain à Nairobi, grâce à un prêt de 138,7 millions de dollars octroyé par la France. Un marché que la France tente de concrétiser depuis des années, et qui a dû être réduit pour aboutir.
En outre, Paris a dû abandonner un projet d’infrastructure essentiel fin 2023 : la construction d’une autoroute de 175 kilomètres par Vinci. Le contrat de 1,3 milliards d’euros sur 30 ans avait été conclu sous la précédente administration, mais n’a pas persuadé William Ruto. C’est en contraste avec la Chine, où des péages tous neufs en forme de pagodes accueillent tous les voyageurs qui atterrissent à l’aéroport de Nairobi et parcourent les 27 kilomètres d’autoroute qui les mènent au centre-ville.
La France, maintenant cinquième investisseur au Kenya, reste loin derrière des partenaires tels que les États-Unis et le Royaume-Uni. Sur les nouvelles scènes de sa diplomatie, Paris continue à jouer un rôle secondaire.
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