Trois adolescents ont été arrêtés et officiellement inculpés pour une tentative présumée de meurtre sur une fille de 15 ans, Samara, à l’école Arthur-Rimbaud de Montpellier. Cela a été déclaré par le bureau du procureur de Montpellier le vendredi 5 avril. Des détails supplémentaires indiquent que ces adolescents ont admis leur participation à l’incident, trois jours après l’agression de Samara. Selon le bureau du procureur, la brutalité de l’acte a été suscitée par des querelles entre étudiants via les réseaux sociaux, sans aucun lien avec la religion. En outre, un des adolescents de 15 ans a aussi été inculpé pour des violences antérieures sur une mineure de 15 ans qui n’ont pas causé d’incapacité totale au travail, selon le même communiqué. Il a été placé en liberté surveillée par le juge de l’application des peines et de la détention, tandis que les deux autres adolescents sont sous la garde du juge d’instruction. De plus, ils ont tous interdiction de rencontrer Samara ou de s’approcher du collège.
En réponse aux tragiques événements qui ont conduits à la mort de Shamseddine, un jeune de 15 ans, après avoir été attaqué à proximité de son école à Viry-Chatillon (Essonne), Emmanuel Macron a exhorté à ce que l’école demeure un « sanctuaire » exempt de « violence débridée chez nos jeunes ». Le Président a martelé vendredi, lors de sa visite à une école à Paris, que toute forme de violence serait combattue avec fermeté. Il a souligné la nécessité de sauvegarder nos écoles de cette gravité tout en se retenant de tirer des conclusions précipitées sur les motivations et les circonstances entourant les deux attaques qui ont eu lieu à l’extérieur du lieu d’éducation. M. Macron a insisté : « Je ne suis toujours pas convaincu que l’école ait un lien direct avec ces événements » et « je préfère qu’on évite de faire de probables raccourcis dramatiques ».
L’enquête administrative en cours a révélé que Samara a « attesté les sévices qu’elle a subis ». Toutefois, elle n’a pas énoncé avoir été victime de « harcèlement sur une longue période », comme l’indique le Procureur qui n’a pas mentionné d’aspect religieux lié à l’affaire. Face à la presse, la mère de la jeune fille a affirmé que sa fille avait été ostracisée pendant plus d’un an par un(e) de ses camarades de classe qui l’accusait d’être une « infidèle ». L’habillement de sa fille pourrait être la cause de ce conflit, propose la mère en évoquant une possible querelle relative à la pratique religieuse.
Selon les enquêtes actuelles, il semble que cette attaque est directement liée à un groupe d’adolescents qui avaient tendance à se lancer des insultes et à publier des photos sur les réseaux sociaux. Monsieur Belargent a expliqué que la tension entre les accusés et la victime découlerait en partie de ces publications.
La dimension potentielle de la religion dans cette affaire a été débattue politiquement, amenant la mère de Samara à dénoncer les efforts de l’extrême droite d’instrumentaliser la souffrance de sa fille lors d’une apparition à l’émission « Touche pas à mon poste ! » sur C8.
Le secrétaire national à la laïcité du parti socialiste de l’Essonne, Jérôme Guedj, a décidé de porter l’affaire en justice pour des prétendues « menaces de nature religieuse » qui seraient survenues avant l’agression de Samara. Dans une lettre au procureur de Montpellier, il souligne que d’après la mère de la victime, sa fille musulmane était insultée de « kouffar », qui signifie « infidèle » en arabe, et de « kahba », qui veut dire « prostituée », ceci parce qu’elle se maquille et s’habille à la mode européenne.
Vendredi, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, a rejeté toute exploitation politique et stigmatisation de l’islam. Il estime que le véritable problème réside dans la normalisation de l’extrême violence et l’effet toxique des réseaux sociaux.
Dans le cadre de l’enquête criminelle, un homme et une femme ont été désignés inspecteurs par la ministre de l’éducation, Nicole Belloubet. Leur mission est de conduire une enquête administrative au sein de l’établissement afin d’identifier les éventuels manquements du personnel. Ils sont arrivés vendredi matin au collège Arthur-Rimbaud et ont commencé leurs interrogatoires, selon l’académie de Montpellier qui a communiqué l’information à l’Agence France-Presse. Ils ont une semaine pour présenter leur rapport à la ministre, qui a déjà promis qu’elle n’hésitera pas à imposer des sanctions, si cela s’avère nécessaire.
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