Emmanuel Macron a déclaré que la préparation pour devenir professeur est loin d’être idéale, allant même jusqu’à la dissuasion pour certains, le vendredi 5 avril lors de sa visite à l’école Blanche située dans le 9ème arrondissement de Paris. Il a exprimé cela comme une façon de fixer les objectifs du « big bang » qu’il envisage pour la formation des enseignants. Dans l’enseignement primaire, le président français souhaite prendre une part plus active dans le processus, convaincu que les enseignants sont introduits trop tard dans la pédagogie. Il a ainsi mis en avant la création de licences pour la formation des enseignants, lesquelles seront conçues comme des « prépas intégrées ». Ces nouvelles licenses comportent des cours en français, en mathématiques, en histoire, en géographie, etc. et sont censées transmettre les méthodes d’enseignement les plus actuelles. Le concours pour les enseignants sera déplacé à la troisième année de l’université, plutôt qu’à la cinquième année comme c’est actuellement le cas, à partir de 2025. Ceux qui auront suivi ce parcours bénéficieront d’un concours simplifié. Il s’agit donc d’un changement radical de la formation des enseignants, remplaçant les masters MEEF pour l’enseignement primaire et secondaire par un nouveau type de master dans les écoles normales du XXIème siècle. Ces masters seront très professionnels, avec une interaction de plus en plus fréquente avec les élèves depuis le début, dans des conditions supervisées et une présence accrue dans les écoles.
Dans leur première année de master, les étudiants deviendront des fonctionnaires-étudiants rémunérés. On débat encore de leur salaire : le ministère de l’éducation nationale propose 1 400 euros net par mois, tandis que Matignon suggère 900 euros net par mois. Au cours de leur deuxième année, ils obtiendront le statut de stagiaires fonctionnaires et toucheront 1 800 euros net par mois. Ils seront tenus de servir l’Etat pendant un certain nombre d’années, comme l’indique le ministère de l’éducation nationale, sans toutefois préciser le nombre exact.
Le gouvernement n’a pas donné d’estimation sur le coût total de cette réforme. Un document de travail qui a fuité il y a quelque temps révèle un chiffre de 607 millions d’euros entre 2025 et 2027, comme l’a révélé Le Monde. Si ces nouveaux programmes de licence et de master doivent être mis en place à la rentrée 2025, des modules supplémentaires seront ajoutés pour les étudiants en L3 qui souhaitent se présenter à la session de printemps prochain dès la rentrée 2024. À long terme, le gouvernement projette que 80 % des enseignants des écoles soient recrutés par ce biais post-diplôme.
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