Est-ce que l’artiste du dimanche qui crée des peintures à l’aquarelle ou des œuvres disparates de surréalisme a maintenant une version améliorée de lui-même? Ces derniers temps, les plateformes sociales comme Pinterest, X et encore Instagram sont inondées de représentations numériques de paysages, illustrations d’édifices futuristes ou encore de scènes pittoresques cubistes. Ce qui semble peu inhabituel, devient toutefois fascinant quand on remarque le tag « Art IA » sous la description. La facilité croissante d’utilisation des intelligences artificielles génératives rend inutile la maîtrise des compétences artistiques traditionnelles pour partager des œuvres d’art plus ou moins parfaites.
Pour créer une œuvre grâce à l’IA, il est simplement nécessaire d’écrire ce que l’on appelle une «commande» en langage naturel, par exemple: « Dessine-moi un mouton dans le style manga ». Le résultat dépend de la précision de ladite commande. «L’anglais sera le futur langage de programmation du XXIe siècle, pas le C++ ni le Ruby», affirme Sam Altman, PDG d’OpenAI, dont est issue le chatbot ChatGPT.
Devant une telle simplicité créative et une apparente absence d’effort, cela soulève plusieurs questions. Verrons-nous tous devenir des « IArtistes »? Serons-nous bientôt submergés d’une vague massive d’artistes du dimanche version augmentée, qui rappelle bien sûr la vague du peintre et graveur japonais du XVIIIe siècle Hokusai? L’art va-t-il être dévalorisé par sa duplication numérique?
Ludovic Carli, plus souvent identifié sous son pseudonyme de LudovicCreator sur X, est parmi les Français les plus populaire sur les médias sociaux, où il publie régulièrement ses œuvres. Étonnamment, avant de devenir un artiste numérique, ce quadragénaire de Marseille était un chercheur en chimie, sans aucune compétence artistique apparente. Toutefois, sa carrière a pris un tournant en été 2023, lorsqu’il a découvert Midjourney, un logiciel d’intelligence artificielle pour l’art. Fasciné par une image créée avec cette technologie, qu’il a vu sur Instagram, il s’abonne à Midjourney et se met à l’essayer. C’est ainsi que commence sa passion pour la création d’images, réveillant sa créativité dormante et l’encourageant à abandonner sa carrière en chimie. Il exprime sa démarche de la manière suivante : « J’exploite les techniques chimiques pour produire des images à l’aide de l’intelligence artificielle ». Il reste encore 84.46% de l’article à lire, uniquement accessible pour les abonnés.
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