Dans le monde des affaires, les disparités de genre persistent même si elles semblent diminuer progressivement. Tel est le constat établi par le rapport 2024 d’Equileap, une entreprise qui fournit des données liées à l’égalité de genre, sur les entreprises cotées en Bourse mondiales dont la valeur de capitalisation atteint ou surpasse 2 milliards de dollars (soit environ 1,85 milliard d’euros). Selon cette étude, la France (57 %), l’Espagne (56 %) et le Royaume-Uni (54 %) étaient, en 2023, les trois pays les plus progressistes en matière d’égalité de genre parmi les nations développées. Cependant, il est regrettable que seulement 7 % des postes de PDG soient occupés par des femmes.
En termes financiers, l’agence Morningstar souligne que 46 fonds mondiaux privilégient aujourd’hui la diversité de genre. Au cours des trois dernières années, la valeur des actifs sous gestion est passée de 2,20 milliards à 4,1 milliards de dollars. François Millet, responsable du développement de fonds axés sur le climat et des sujets thématiques chez Amundi ETF et indiciels, rappelle que les entreprises avec une représentation féminine plus forte au sein des comités de direction ont tendance à obtenir de meilleures performances financières et à être plus innovantes.
En supplément des critères financiers habituels, les gestionnaires de ces fonds effectuent une autre analyse des valeurs basée sur une série de critères extra-financiers dits « ESG » (pour Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). Audrey Kaplan, gestionnaire du fonds Robeco SAM « Global Gender Equality Equities », précise que dans le cadre de cette approche, l’analyste examine les performances de l’entreprise en fonction des lettres « S » et « G » du sigle ESG. C’est ici que sont recueillies des données relatives à la présence féminine, leur influence et leur position au sein de l’entreprise. Équilibrer la vie personnelle et professionnelle est également un aspect important.
Bien qu’il y ait une augmentation progressive de l’information, elle n’est pas encore tout à fait complète. Toutes les entreprises ne divulguent pas systématiquement ces chiffres. Comme le note Soliane Varlet, gestionnaire du portefeuille « Women Leaders Equity » chez Mirova, l’accès à ces informations est parfois déficient. Le progrès est lent et l’existence de différentes régulations entre les pays affecte la disponibilité des données.
Il n’y a pas qu’un seul moyen d’analyser une entreprise à travers ce prisme. Beaucoup de facteurs sont pris en compte, comme la proportion de femmes employées et l’écart salarial entre les sexes. Les gestionnaires inspectent également la présence des femmes au sommet de l’entreprise (tels que PDG, DG), dans les organes de direction (comité exécutif, commission de direction, etc.) ainsi que celles qui occupent des postes de responsabilité à des échelons inférieurs. « Nous portons une attention particulière aux entreprises qui ont des programmes de leadership où les femmes sont présentes », affirme Soliane Varlet.
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