La cour d’assises de Paris a prononcé son jugement jeudi 4 avril, après cinq semaines de procès, à l’encontre de quatre individus impliqués dans la planification de l’attaque terroriste du marché de Noël de Strasbourg en décembre 2018, qui a fait cinq victimes et onze blessés. L’accusé principal, Audrey Mondjehi, a été condamné à trente ans de prison.
En absence de l’auteur des tirs, le djihadiste Chérif Chekatt, qui avait été tué par la police après 48 heures de poursuite, le tribunal a déclaré l’accusé coupable de conspiration terroriste, en raison de sa « très grande proximité » avec l’agresseur et de sa connaissance de sa « radicalisation violente », d’après les propos de la présidente de la cour d’assises de Paris.
Cependant, Audrey Mondjehi a été jugé non coupable de « complicité d’assassinats et de tentatives d’assassinats en lien avec une activité terroriste », car bien qu’il était au courant de la préparation du projet criminel de Chérif Chekatt, il « ne connaissait pas les détails précis », a estimé le tribunal, spécialement constitué de juges professionnels. L’homme d’origine ivoirienne a également été condamné à une expulsion définitive de la France.
De plus, deux hommes, Christian H. et Frédéric B., ont été jugés coupables d’association de malfaiteurs, en raison de leur rôle secondaire dans les faits. Ils ont été condamnés à des peines de cinq ans et quatre ans de prison respectivement, avec une suspension de peine de six mois et un an. Étant donné qu’ils ont déjà passé du temps en détention provisoire, ils n’auront pas à retourner en prison. Un autre accusé, Stéphane B., a été acquitté pour manque de preuves de sa participation active à l’infraction.
« Je regretterai toute ma vie ce qui s’est passé », a déclaré Audrey Mondjehi jeudi matin, lorsqu’on lui a donné une dernière chance de s’exprimer avant que le tribunal ne se retire pour délibérer.
Le mardi précédent, le parquet national antiterroriste (PNAT) avait demandé une peine de réclusion criminelle de 30 ans contre M. Mondjehi, qui était jugé pour « complicité d’assassinats et de tentatives d’assassinats liés à une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroristes en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes ».
Un autre individu était initialement prévu pour être jugé : Albert B., âgé de 83 ans. Il est celui qui a vendu l’arme ayant servi à la tuerie à Audrey Mondjehi et Chérif Chekatt, quelques heures avant l’attaque. Cependant, en raison de son état de santé précaire, son cas a été séparé et il pourrait être jugé ultérieurement.