L’Association Sherpa contre la corruption et le Collectif des victimes des pratiques frauduleuses et criminelles au Liban (CVPFCL) cherchent à faire avancer leur lutte contre la corruption au Liban. Ils étaient déjà responsables d’une plainte contre Riad Salamé, l’ex-gouverneur de la Banque du Liban (BDL), pour suspicion de blanchiment d’argent, ce qui a déclenché des investigations en France et dans divers pays européens. Aujourd’hui, ces deux groupes ont lancé une nouvelle plainte le 2 avril contre Najib Mikati, l’ancien premier ministre libanais, son frère Taha et plusieurs membres de leur entourage pour des accusations de blanchiment d’argent, complicité et conspiration criminelle.
Les représentants légaux des plaignants, les avocats William Bourdon et Vincent Brengarth, estiment que « le cas Salamé n’était que le premier chapitre, tandis que celui-ci est le second, et d’autres suivront. Les liens significatifs entre la famille Mikati et celle de Salamé ne sont qu’une fraction de l’iceberg. Cette plainte devrait aider à accélérer les enquêtes en cours ».
Riad Salamé fait l’objet de mandats d’arrêt internationaux depuis mai 2023, émis par la France et l’Allemagne, pour des accusations de détournement de fonds publics, blanchiment d’argent, enrichissement non justifié et évasion fiscale dans plusieurs pays Européens.
Dans la réclamation judiciaire obtenue par Le Monde, les plaignants allèguent que Najib et Taha Mikati, ainsi que plusieurs membres de leur famille, ont frauduleusement accumulé des biens en France et à l’étranger. D’après leur estimation partielle, Najib Mikati possède des biens immobiliers à Monaco et à Saint-Jean-Cap-Ferrat sur la Côte d’Azur, un yacht de 79 mètres acheté pour 100 millions de dollars (92 millions d’euros) et deux avions Falcon, d’une valeur approximative de 95 millions de dollars. De son côté, son frère Taha possède un yacht d’une valeur estimée à 125 millions de dollars.
En se défendant dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse mercredi soir, l’ancien premier ministre a annoncé que l’origine de sa richesse familiale était entièrement transparente et légale, ajoutant qu’ils avaient toujours respecté toutes les lois. Originaires d’une famille sunnite de Tripoli au nord du Liban, Najib et Taha Mikati, âgés respectivement de 68 et 69 ans, ont construit un vaste empire sur un demi-siècle dans les secteurs des télécommunications, de l’immobilier, des transports, du pétrole et du gaz, avec leur Groupe M1. Aujourd’hui, ils sont les deux personnes les plus riches du Liban, avec une fortune personnelle de 2,8 milliards de dollars chacun, selon Forbes. Le reste de cet article n’est disponible que pour les abonnés.