Le sommet de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à Washington, marquant le 75ème anniversaire de l’Alliance, est prévu du 9 au 11 juillet. Pendant ces 75 années, l’alliance a fourni la sécurité et la tranquillité à ses états membres fondamentaux. Cependant, cette stabilité est fortement menacée par la guerre d’agression que la Russie mène en Ukraine, aux portes de l’OTAN. Depuis 2008, l’OTAN a promis une ouverture à l’Ukraine, mais la tension entre Kiev et Moscou rend cette promesse de plus en plus difficile à tenir.
C’est l’un des enjeux sensibles qui seront discutés par les alliés à l’approche du sommet que Joe Biden doit organiser. Durant ce sommet, Biden sera en pleine campagne électorale pour les élections présidentielles de novembre, contre Donald Trump, qui reproche constamment aux alliés de ne pas fournir assez de financement à l’Alliance.
L’Ukraine pour sa part continue de plaider sa cause. « Nous nous battons pour faire un pas important vers l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN lors du sommet de Washington », affirmait en mars dernier Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères. Selon lui, l’Ukraine remplit les critères principaux pour rejoindre l’Alliance, à savoir la capacité à défendre les frontières de l’OTAN. « C’est ce que nous faisons en défendant l’Ukraine », ajoutait-il.
L’idée d’inclure Kiev dans l’organisation demeure incertaine malgré le soutien de ses alliés les plus ardents, notamment les pays Baltes et la Pologne, au sein de l’OTAN. Selon le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui a réuni en conférence les trente-deux ministres des affaires étrangères de l’Alliance à Bruxelles, le mercredi 3 avril, la question n’est plus « si », mais « quand ? ».
Cependant, à l’heure actuelle, les États-Unis et l’Allemagne, deux piliers fondamentaux de l’OTAN, se gardent bien de fixer une date ou de lancer une invitation officielle. Ces deux pays craignent une exacerbation des tensions et s’opposent à toute engagement direct de l’OTAN face à la Russie. Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, lors de sa visite à Paris, a bien sûr rappelé que « comme l’ont dit les alliés à Vilnius en juillet 2023, l’Ukraine sera membre de l’OTAN ». Il a cependant insisté sur l’importance d’établir une « feuille de route détaillée » avant d’engager toute action, notamment lors du sommet à Washington.
Dans ce contexte, le français Stéphane Séjourné, a plaidé pour l' »unité », en espérant une confirmation de l’accord négocié lors du sommet de Vilnius. Il faut rappeler que les efforts du président ukrainien, invité à Vilnius, avaient fortement déplu à Washington, Berlin et Londres. Un diplomate européen explique que « les pays Baltes et la Pologne insistent pour obtenir plus que ce qui a été convenu à Vilnius, afin de signifier à Vladimir Poutine que l’Ukraine n’est plus sous l’influence de la Russie ».
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