Gabriel Attal avait proclamé son intention de promouvoir « la cause de l’école » à Matignon, mais le président de la République, Emmanuel Macron, lors de sa visite à l’école Blanche de Paris (9ème arrondissement) le vendredi 5 avril, a tenu à montrer qu’il garde le contrôle sur ce sujet, une des principales initiatives de son second mandat.
« L’objet de cette visite s’inscrit parfaitement dans la continuité de l’orientation que le président a fixée pour transformer notre système éducatif public », a expliqué l’Élysée en amont. « Macron aspire à poursuivre ce changement vers une école exigeante en matière de connaissances, une école axée sur l’apprentissage du civisme et de l’autorité, et une école proactive qui veille au bien-être et à l’épanouissement de chacun. »
Le président qui a discuté avec une classe de l’unité d’enseignement élémentaire sur l’autisme puis visité le laboratoire universitaire de formation en autisme dans le même établissement, a saisi cette occasion pour confirmer la mise en place de la réforme de la formation des enseignants du premier cycle, annoncée il y a plus d’un an et dont on attendait les détails. « Nous allons lancer des licences pour préparer les futurs enseignants dès la rentrée prochaine », a déclaré le président.
« Il y aura ensuite un accès direct à un master. Et nous allons transformer nos master en écoles normales du XXIème siècle. La philosophie de cette idée est claire : les étudiants s’inscriront immédiatement après le bac, recevront une formation initiale aux principes d’apprentissage de base et suivront ensuite un M1 et M2 fortement professionnalisé et rémunéré », a-t-il ajouté.
Dans une déclaration à la presse, le président a annoncé que les futurs enseignants du secondaire participeront également à un concours à la fin de leur licence, soit après trois ans d’études, par opposition à la période de Master précédemment requise. Cette réforme est contenue dans un document de travail du ministère intitulé « Les écoles normales du XXIe siècle. Stratégie de formation et de recrutement des futurs professeurs », qui propose de déplacer les concours pour les futurs enseignants des écoles primaires (1er degré) et des collèges et lycées (2nd degré) à la fin de leur troisième année de licence. Cette proposition contredit la réforme de 2022, initiée lors du premier mandat d’Emmanuel Macron, qui avait repositionné les examens de la fin de la première année de Master à la fin de la deuxième année. Le ministère envisage également l’instauration d’une formation Master avec le statut de fonctionnaire pour les lauréats, agrémentée d’une rémunération mensuelle nette de 1 400 euros dès la première année et de 1 800 euros la deuxième année. Toutefois, pour obtenir leur titularisation, ces derniers devraient toujours obtenir leur diplôme à Bac + 5.
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