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5 avril 2024 14 h 06 min

L’Insead bouleverse progressivement les grandes écoles

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Basée au bord de la forêt de Fontainebleau (Seine-et-Marne), l’Insead est une école peu connue du public français, mais qui jouit d’une reconnaissance mondiale grâce à son MBA. Depuis le lancement de son « master in management » (MiM) en 2020, l’Insead a secoué l’espace compétitif des prestigieuses écoles de gestion françaises en proposant ce master accéléré sur dix mois destiné aux étudiants âgés de 20 à 25 ans détenant un bac +3 (bachelor, licence, etc.). Ce programme ambitieux vient challenger les grandes écoles françaises de renom.

En seulement trois ans depuis l’admission de la première classe d’étudiants, son master, qui coûte 52 500 euros, est considéré comme l’un des meilleurs à l’international. En octobre 2023, l’Institut Quacquarelli Symonds (QS), dont le classement annuel est largement suivi, l’a classé troisième meilleur master français et cinquième mondial. Dès son lancement, l’Insead a ainsi surpassé ESCP et est venu à la hauteur d’HEC et d’Essec, qui occupent respectivement la première et deuxième place.

L’Insead, qui fut fondée en 1957 par trois diplômés français d’Harvard – Georges Doriot, professeur de management, et les hommes d’affaires Claude Janssen et Olivier Giscard d’Estaing– se caractérise par sa dimension internationale; sur ses divers campus se côtoient une multitude de nationalités, tant parmi les étudiants que le corps enseignant. Établie historiquement à Fontainebleau, l’Insead a pris de l’expansion en ouvrant des campus à Singapour en 2000, à Abou Dhabi en 2010, et plus récemment à San Francisco en 2020. Son approche se focalise sur la fourniture d’un MBA destiné aux cadres.

Thibault Séguret, directeur du MiM de l’Insead, a révélé que l’institut a mis en place son programme de master en management il y a trois ans, dans le but de s’adresser à une population plus jeune et non professionnelle. L’initiative s’est avérée fructueuse, puisque dès la première année, 97 étudiants se sont inscrits et le nombre d’inscrits a quasi doublé depuis. Bien que l’établissement reste réservé sur la question de la sélectivité de l’admission, la demande continue d’augmenter, assure Séguret.

La particularité de ce nouveau diplôme réside principalement dans sa durée d’étude. Pour les jeunes diplômés comme William Eliezer-Vanerot, 24 ans et titulaire d’un master de management de l’Université Paris-I, l’option d’entrer rapidement sur le marché du travail après seulement dix mois d’études est attrayante. Séguret précise que, malgré l’intérêt pour un cursus condensé, celui-ci n’est pas adapté à tout le monde. En effet, il est exigeant, nécessite de suivre un rythme soutenu et requiert un projet professionnel préalablement défini.

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