La sentence de cinq ans de détention pour escroquerie imposée en 2020 à l’égard du fils de l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos, a été annulée et considérée comme « anticonstitutionnelle », d’après ce qu’a formulé la Cour constitutionnelle dans une décision rendue publique le jeudi 4 avril.
Selon la plus haute cour de justice du pays dans une décision consultée par l’Agence France-Presse (AFP), l’ancien jugement porté contre José Filomeno dos Santos, 46 ans, enfreignait « les principes juridiques, de droit de réplique, de procès juste et intégré et les droits de la défense ». Il n’a pas été décidé tout de suite si José Filomeno dos Santos, également connu sous le nom de « Zenu », qui purge actuellement sa peine en résidence surveillée, sera libéré ou si un autre procès devra être organisé.
Ce dernier, dirigeant du fonds national angolais de 2013 à 2018, a été accusé avec trois autres de transférer illégalement 500 millions de dollars de la Banque centrale sur le compte londonien d’une filière de la Credit Suisse. Cela aurait été une partie d’une escroquerie leur ayant permis de détourner jusqu’à 1,5 milliard de dollars. Condamné en 2020 à cinq ans d’emprisonnement, il avait été la première personnalité de l’ancien régime punie pour des actes de corruption.
L’abrogation de sa condamnation équivaut à une victoire pour le clan de l’ancien président José Eduardo dos Santos (décédé en 2022) qui a régné sans opposition pendant 38 ans sur l’ancienne colonie portugaise d’Afrique australe riche en hydrocarbures. La famille dos Santos déclare régulièrement qu’elle est victime de « harcèlement », alléguant une campagne influencée politiquement menée contre eux par le président actuel, Joao Lourenço.
Depuis son accession au pouvoir en 2017, il a destitué tous les associés que son prédécesseur avait instaurés à la direction des institutions, des sociétés d’État et de l’appareil de sécurité du pays, toujours avec pour raison la lutte contre la corruption.
La Cour constitutionnelle a jugé, dans son verdict, que les juges n’avaient pas pris en considération des éléments présentés par la défense lors du procès. En particulier, une lettre rédigée par l’ancien président José Eduardo dos Santos. La cour a aussi identifié des contradictions entre les raisons de la condamnation et les accusations initialement retenues.
De son côté, la fille aînée de dos Santos, Isabel, qui était à la tête de la société pétrolière d’État Sonangol, est soupçonnée d’avoir détourné des milliards de dollars de sociétés publiques. Surnommée la « Princesse » et reconnue par le magazine Forbes comme la femme la plus riche d’Afrique, un certain nombre d’enquêtes l’ont pris pour cible.
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