La gendarmerie a récemment ajouté à son parc un véhicule électronique blindé surnommé le « Centaure », qui est destiné à remplacer le « véhicule blindé à roues de la gendarmerie » (VBRG) en service depuis 1972. Malgré ses impressionnantes spécifications techniques – un poids de 14,5 tonnes, une puissance de poussée ou de traction de 12 tonnes, des capacités de navigation avancées, une vision à longue portée et une détection des tirs hostiles – la Cour des Comptes questionne son utilité réelle.
C’est un coup dur pour la gendarmerie, qui avait déployé de nombreux arguments en faveur de l’achat de 90 unités de ce véhicule blindé pour un montant total de 70 millions d’euros. Le Centaure est présenté comme un véhicule de grande polyvalence, équipé de tubes de lance-grenades et d’une mitrailleuse téléopérée. Il est supposé pouvoir déployer toute sa puissance en cas de troubles majeurs à l’ordre public, d’incidents industriels, de risques nucléaires, lors de catastrophes naturelles, d’opérations extérieures ou face à des menaces sur les institutions. Longtemps en attente faute de financement, le projet a finalement été lancé en 2021 grâce au plan de relance. Les premiers modèles sont attendus pour 2022, fournis par la Soframe, une entreprise alsacienne de renom.
« La question : bien que « l’examen de la procédure de marché n’ait révélé aucun manquement (…), l’urgence de la mise à disposition des fonds, une caractéristique propre au plan de relance, a suscité une définition rapide des besoins ». Sans doute un peu trop rapide, car selon « les propres termes de la gendarmerie », l’entretien du véhicule a été purement et simplement oublié dans le cahier des charges. Il sera en fin de compte incorporé, à un coût indéterminé.
Extension des responsabilités de mission
« Le Centaure soulève actuellement plusieurs interrogations », insiste également la Cour des comptes. Parmi celles-ci, une conception et des spécifications techniques qui ont « devancé la déclaration de son utilisation », survenue uniquement en décembre 2023, alors que les premiers véhicules étaient déjà distribués – certains avaient même été utilisés lors des émeutes de l’été 2023.
La Cour des comptes se demande également pourquoi 90 nouveaux véhicules ont été commandés, ce qui équivaut presque à la substitution de chaque VBRG, alors que la demande d’équipements plus polyvalents entraîne généralement « une diminution des flottes de grands systèmes militaires ».
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