Dans le livre provocateur « Le Sexe des femmes », Anne Akrich offre des réflexions audacieuses sous la forme de fragments d’un discours combatif. Elle soulève les questions des luttes auxquelles font face les femmes : combattre l’oppression masculine sur leurs corps et chercher à se libérer de cette suprématie. Akrich partage des anecdotes, parfois déchirantes, parfois bouffonnes, remet en question divers mythes et propose de nouvelles perspectives pour enrichir l’imagination et réinventer les relations entre hommes et femmes.
Mohammad Ali Amir-Moezzi, dans son ouvrage érudit « Ali, le secret bien gardé », explore la fracture entre les sunnites et les chiites autour d’Ali ibn Abi Talib, cousin et beau-fils du prophète Muhammad. Les Chiites le considèrent comme le successeur légitime de Muhammad et comme le premier imam, symbole de l’alliance avec Dieu. Amir-Moezzi explique cet affront à l’orthodoxie sunnite, et décrit la dichotomie entre une religion centrée sur la loi, où le texte est sacro-saint, et une religion axée sur l’exégèse et l’initiation, où l’imam insuffle la vie au texte sacré.
Et enfin, « La princesse de Zanzibar », un roman d’Abdelaziz Baraka Sakin, est également noté.
L’auteur soudanais arabophone Tayeb Salih était autrefois considéré comme le point de référence de la littérature soudanaise pour les lecteurs étrangers, notamment avec son travail majeur « Saison de la migration vers le nord ». Les défis auxquels le pays a été confronté ont peut-être limité la connaissance des autres auteurs, mais ces épreuves ont également façonné les talents des écrivains des générations suivantes, comme Abdelaziz Baraka Sakin. Connu pour son roman « Le Messie du Darfour » et « Jango », Sakin a été reconnu par de nombreux prix littéraires.
Son dernier livre, « La Princesse de Zanzibar », traduit par l’expert des littératures africaines arabes, Xavier Luffin, voit Sakin s’éloigner du Soudan tout en restant fidèle aux thèmes qui le passionnent. Le livre aborde le sujet de la domination par une élite de négociants arabes de l’Afrique de l’Est à travers le commerce d’esclaves, et comment cette domination a été défiée par les puissances européennes coloniales, notamment la Grande-Bretagne, qui a imposé son protectorat au sultan de Zanzibar à la fin du XIXe siècle.
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