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3 avril 2024 4 h 09 min

« Israël enquête frappe non-intentionnelle, sept humanitaires tués »

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Dans le contexte de la guerre opposant Israël et le Hamas, ce dernier relate, au mardi 2 avril, un bilan de pertes s’élevant à 32 916, principalement des civils, dans la bande de Gaza. De l’autre côté, l’Agence France-Presse (AFP), tenant compte des sources officielles israéliennes, dénombre environ 1160 victimes, majoritairement des civils, suite à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. L’armée israélienne indique aussi que 600 de ses soldats ont perdu la vie au combat à Gaza.

Après le décès de sept personnes travaillant pour une ONG à Gaza, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a admis que ces morts étaient dues à une frappe israélienne accidentelle. Il a assuré que toutes les mesures seraient prises pour que ce drame ne se reproduise pas.

Ces sept personnes travaillaient pour l’ONG américaine World Central Kitchen (WCK) et leur origine varie entre l’Australie, la Pologne et le Royaume-Uni. L’un d’entre eux était un citoyen américano-canadien et un autre palestinien. À la suite de cet incident, l’ONG a interrompu ses activités dans la région.

Plusieurs nations ont demandé à Israël de fournir des explications suite à cet incident. Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, a insisté lors d’une conférence de presse à Paris sur le fait que les autorités israéliennes doivent mener une enquête exhaustive et neutre pour élucider les faits.

Stéphane Séjourné, à la tête de la diplomatie française, a clairement exprimé la réprobation catégorique de la France. Il a précisé que la sécurité des humanitaires est une nécessité morale et légale à laquelle tous doivent adhérer.

L’armée israélienne s’est engagée à mener une enquête approfondie sur cet incident grave. Selon Daniel Hagari, porte-parole de l’armée, cela permettra de réduire le risque de récurrence d’un tel incident.

WCK a joué un rôle clé dans l’expédition d’un premier navire d’aide de Chypre à Gaza qui a déchargé son chargement en mi-mars sous la surveillance de l’armée israélienne.

Lundi, de présumées frappes aériennes israéliennes ont dévasté le consulat iranien à Damas, tuant deux chefs de la Force Al-Qods et cinq autres membres de cette unité des gardiens de la révolution en charge des opérations à l’étranger. La télévision d’État iranienne a révélé le mardi que le nombre de décès s’était élevé à treize.

Ebrahim Raïssi, le président iranien, a déclaré que ces frappes ne resteraient pas impunies. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a affirmé que la réponse et la sanction contre Israël, qui n’a pas confirmé être derrière ces frappes, seraient décidées par la République islamique.

Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a condamné ces frappes le mardi et a appelé à respecter le droit international pour prévenir toute escalade.

L’Iran est confronté à une situation complexe. En répliquant, le pays risque une confrontation directe avec Israël et une escalade de la tension régionale, un scenario que Téhéran tente d’éviter, en se contentant de soutenir ses alliés de « l’axe de la resistance » – le Hezbollah libanais, les miliciens irakiens et les houthis yéménites – dans leurs assauts contre l’état hébreu, en appui au Hamas palestinien. Cependant, l’absence de réponse pourrait entraver la perception que l’axe de la resistance a de Téhéran et anéantir son influence auprès d’Israël.

A Gaza, les bombardements se multiplient, avec pour conséquence la destruction complète du plus grand hôpital de la bande. De violents affrontements et bombardements se poursuivent. Lundi dernier, l’hôpital Al-Shifa a été abandonné par les forces israéliennes suite à deux semaines de missions, qui ont laissé derrière elles d’importantes destructions.

Selon le communiqué du porte parole de l’armée israélienne lundi soir, les forces israéliennes ont « abattu plus de 200 terroristes et arrêté plus de 900 individus soupçonnés d’actes terroristes » à l’intérieur et aux alentours de l’établissement hospitalier. À en croire le militaire, l’hôpital était utilisé comme une « base par le Hamas » , une région supposée sécurisée.

Selon la défense civile de Gaza, dirigée par le Hamas, l’opération a fait 300 morts à l’intérieur et aux abords de l’hôpital. Des médecins et civils présents sur le site ont rapporté à l’Agence France-Presse que plus de 20 corps ont été découverts, certains semblant avoir été écrasés par des véhicules militaires.

Mohammed Mustafa, le premier ministre de l’Autorité palestinienne, a affirmé mardi que les actes répréhensibles continus à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem ne peuvent être simplement condamnés ou dénoncés. Selon lui, ces actes nécessitent une action plus significative. De plus, il a souligné que l’intervention à l’hôpital Al-Shifa est un exemple flagrant de « crime de guerre ».