Une vidéo partagée sur les médias sociaux montre le toit d’un véhicule de l’organisation humanitaire américaine, World Central Kitchen (WCK), percé par le tir d’un drone non explosé, précisément à l’emplacement de son logo en forme de poêle. Un autre véhicule a été totalement incendié. Le lundi 1er avril au centre de Gaza, sept membres de cette organisation de distribution de nourriture ont perdu la vie suite à un bombardement israélien.
Le journal israélien Haaretz rapporte, en se basant sur des sources de sécurité, que trois missiles ont été lancés sur la caravane de WCK en succession rapide. Après le premier tir, les travailleurs humanitaires auraient tenté de se réfugier dans un autre véhicule, qui a ensuite été ciblé. Essayant de trouver à nouveau un abri, les volontaires blessés ont été tués par un troisième tir alors qu’ils cherchaient refuge dans le dernier véhicule du convoi. L’armée israélienne a déclaré avoir visé un homme armé qu’ils avaient détecté sur un camion dans le hangar de l’ONG, bien que l’homme n’ait pas rejoint le convoi. Les coordonnées GPS de l’ONG ont été transmises à l’armée israélienne.
L’organisation a indiqué dans une déclaration publiée sur son site web que leur convoi a été attaqué au moment où il partait de l’entrepôt de Deir Al-Balah, après avoir déposé plus de 100 tonnes d’aide humanitaire à Gaza par le couloir maritime. Les coordonnées GPS avaient été fournies à l’armée israélienne pour garantir une identification adéquate sur le terrain. Les trois véhicules, dont deux sont blindés, se dirigeaient vers le centre logistique de WCK à Rafah, situé à la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte, comme l’a confirmé Sean Carroll, le directeur général d’Anera, partenaire principal de l’organisation dans la région, contacté par téléphone à Amman, en Jordanie. Durant le parcours, le convoi était accompagné par trois personnes responsables de sa sécurité.
L’incident a poussé le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, à annoncer une « enquête de haut niveau » pour déterminer les circonstances de ce qu’il a qualifié de « grave accident ». Cet événement survient au moment où la Cour internationale de justice de La Haye questionne le respect par Israël du droit humanitaire de la guerre. Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre, a admis que l’armée israélienne a « involontairement attaqué des civils ». Il a ajouté : « Cela peut arriver pendant une guerre ».
En l’espace de quelques mois, l’organisation non gouvernementale américaine fondée par le renommé chef José Andrés en 2011, a émergé comme l’une des entités humanitaires clés dans la bande de Gaza où plus de 32 000 Palestiniens ont perdu la vie depuis le 7 octobre. Après l’assaut du Hamas, l’ONG a mis en place sa principale base d’opérations au Caire en Égypte, d’où ses membres ont débuté la coordination de l’assistance humanitaire par voie terrestre traversant la région du Sinaï et le point de passage de Rafah, malgré divers défis. Les autorités égyptiennes auraient exigé une structure intermédiaire pour la gestion de ces transferts terrestres. « Ils possèdent des ressources opérationnelles inédites », déclare Sean Carroll, dont l’organisation, Anera, est implantée dans la bande de Gaza depuis plus d’un demi-siècle, et qui a occasionnellement collaboré avec la WCK en 2021 et 2022.
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