L’école Camondo est très réputée dans le domaine du design. C’est un établissement qui a produit des personnalités de renom comme Elisabeth Garouste, Philippe Starck et Jean-Michel Wilmotte. La particularité de cette école, qui célèbre son 80ème anniversaire en 2024, est qu’elle est intégrée au Musée des arts décoratifs grâce à une association loi 1901 reconnue d’utilité publique. C’est une opportunité précieuse pour ses 350 étudiants qui ont un accès privilégié aux collections et qui conçoivent des initiatives pédagogiques autour de la muséographie.
Cependant, l’école Camondo rencontre un problème due à sa position. En effet, elle n’a aucune personnalité juridique et ses enseignants, principalement des designers et des architectes, sont soumis à la convention de l’éducation, de la culture, des loisirs et de l’animation au service des territoires, à laquelle tous les employés du Musée des arts décoratifs sont affiliés. Vincent Tordjman, représentant de la CGT qui y enseigne la scénographie depuis dix-sept ans, critique : « La convention n’est pas précisément adaptée à l’activité d’enseignement supérieur reconnue de l’école Camondo, ajoute-t-il, elle n’est pas suivie en tous points puisque le contrat d’intermittence, qui alterne des périodes de travail et des périodes non travaillées, n’est normalement pas permis pour les professeurs».
Depuis le 13 février, à la suite de l’appel de la CGT, entre 20% (selon la direction) et 40% (selon la CGT) des professeurs sont en grève, ce qui a un impact significatif sur les études des étudiants. Préoccupés par ces « tensions », des parents ont envoyé une lettre à la direction le 10 mars, mettant l’accent sur le grand nombre d’heures de cours manquées.
Grade de master.
Les grévistes plaident pour une révision du contrat d’enseignant, avec un accent sur un poste à temps plein similaire à celui des institutions d’enseignement supérieur. Leur principale défense est que si l’école Camondo affiche l’octroi d’un diplôme approuvé par le ministère de l’éducation supérieure et attribue une qualification de maîtrise depuis huit ans, elle doit aussi suivre tous les normes correspondantes.
Dans les universités et établissements d’enseignement publics, un professeur chercheur doit travailler 192 heures par an et un cour d’une heure avec les étudiants équivaut à 4,2 heures de travail réel. À l’école Camondo, seulement les heures enseignées en face des élèves sont payées, sans décompter les « heures induites » nécessaires à la préparation des cours et à la correction des travaux.
Isabelle Waquet, représentante de l’UNSA, le syndicat majoritaire de l’Association des Arts décoratifs, déclare que « Les grévistes aspirent au modèle des écoles publiques, mais Camondo est privée. Selon elle, la sollicitation pour un poste à plein temps n’est pas justifiée. L’essence de l’école Camondo repose sur des professionnels renommés pour leur expertise qui ne sont pas forcément diplômés de l’enseignement supérieur ».
La suite de cet article est accessible uniquement aux abonnés. Il vous reste 51,68% à lire.