La cour civile de Lorient a décidé le 3 avril de condamner la communauté des dominicaines du Saint-Esprit, le cardinal canadien Marc Ouellet et deux visiteurs apostoliques du Vatican pour avoir exclu une nonne sans justification valable, selon elle. L’association syndicale de la communauté des dominicaines du Saint-Esprit devra débourser 33 622 euros à Mère Marie Ferréol, de son vrai nom Sabine Baudin de la Valette, pour manquement au devoir de secours.
De plus, cette communauté religieuse a également été condamnée à payer, conjointement avec le cardinal Marc Ouellet et les visiteurs apostoliques du Vatican Jean-Charles Nault et Emmanuelle Desjobert, 182 400 euros à leur ancienne membre pour préjudice matériel et 10 000 euros pour préjudice moral.
Agée de 57 ans, Mère Marie Ferréol a été expulsée de sa communauté à Berné, près de Lorient, en octobre 2020, suite à une visite du cardinal canadien Marc Ouellet. Cette expulsion sans raison, en pleine nuit, est survenue alors qu’elle avait passé trente-quatre ans au sein de sa communauté, la laissant sans aucun moyen de subsistance. Cette affaire met en lumière des « débordements et faits sérieux ».
Au cours du jugement qui a eu lieu le 4 octobre 2023, on a reproché à la sœur de « manipuler les gens, d’utiliser un langage destructeur et critique, de porter constamment atteinte à la vérité, de provoquer des conflits, de critiquer systématiquement ». Cela a été rappelé par Armelle Picard, la présidente de la première chambre civile. Elle se demandait pourquoi elle n’avait pas accès au dossier d’accusation du Vatican. Me Bertrand Ollivier, le défenseur des deux « visiteurs apostoliques » qui étaient venus pour enquêter dans la communauté, avait répondu que les dossiers d’accusation canonique n’étaient pas accessibles.
Depuis 1987, la sœur vivait tranquillement dans une communauté proche des cercles traditionnalistes catholiques. Cependant, à partir de 2011, la situation se serait détériorée quand mère Marie Ferréol a signalé « des déviances et des actions graves ». C’est ce qu’a plaidé son avocat, Me Adeline Le Gouvello. « La reconnaissance de ses préjudices matériels et moraux, bien qu’essentielle, n’est qu’une première étape vers le but ultime : l’admission de l’injustice, la réhabilitation morale et la réintégration dans une communauté religieuse », a déclaré Me Le Gouvello dans une déclaration.
Le cardinal Marc Ouellet, ancien préfet du dicastère pour les évêques au Vatican pendant la période des incidents, a renoncé à ce poste de haut rang en janvier, officiellement « en raison de son âge ». Il a été accusé d’agression sexuelle au Québec.
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