Il y a quatre ans, notre continent a été plongé dans un cauchemar jamais vu à cause de la première vague de l’épidémie de Covid-19. Nombreux sont les Européens qui ont vécu le temps de Pâques dans l’isolement, loin de leurs proches, inquiets non seulement pour leur propre santé mais aussi pour leur stabilité économique suite à l’effondrement de l’économie.
Le marché unique européen a été soumis à une fragmentation extrême : alors que les pays les plus nantis avaient les moyens de protéger leurs travailleurs et leurs entreprises, la situation était différente pour ceux ayant une dette publique élevée. Les divisions persistantes entre le Nord et le Sud de l’Europe, un vestige de la crise de l’euro au début des années 2010, surplombaient toujours la situation: les arguments pour la solidarité européenne étaient indéniables, mais leur mise en œuvre s’avérait difficile.
Cependant, une solution a été trouvée juste avant le week-end pascal. Après une vidéoconférence marathonienne de dix-huit heures, les ministres des finances de l’Union européenne (UE) sont parvenus à un accord, exprimant leur appui pour une série de mesures économiques de soutien. SURE (acronyme de « Support pour Réduire les Risques de Chômage en Cas d’Urgence »), une initiative innovante dotée de 100 milliards d’euros, a permis à la Commission européenne de collecter des fonds sur les marchés pour prêter aux États membres à des taux avantageux, et de financer des programmes de chômage partiel afin de fournir un revenu à ceux qui avaient perdu leur emploi en attendant qu’ils le retrouvent.
Pour des transitions inclusives.
Le programme SURE, qui s’étend jusqu’à la fin de l’année 2022, a eu un effet impressionnant. Cet outil a défendu près de 31,5 millions d’employés et travailleurs auto-entrepreneurs, en plus de plus de 2,5 millions de sociétés, principalement des PME, dans les 19 pays de l’UE qui l’ont demandé. Il a aussi aidé à pavé la voie pour NextGenerationEU, un plan de financement de 800 milliards d’euros qui renforce aujourd’hui les investissements et les changements dans toute l’Union. Les deux ont été cruciaux pour assurer que notre économie puisse se relever rapidement du choc du Covid-19, évitant ainsi une crise socio-économique bien plus sévère.
Depuis la pandémie, le marché du travail en Europe n’a cessé d’évoluer. Un taux de chômage exceptionnellement faible cache la pénurie constante de main-d’œuvre et de compétences. Le modèle européen d’économie sociale de marché a résisté à l’épreuve du temps, mais les changements économiques et démographiques massifs auxquels nous sommes actuellement confrontés posent un grand défi.
Vous avez encore 55,91% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.