Est-ce que tous les 500 000 étudiants de seconde auront un stage à la fin de l’année scolaire? C’est incertain, en approche de la date d’application de cette nouvelle réglementation – les stages auront lieu du 17 au 28 juin – l’éducation nationale a lancé une plateforme en ligne le 25 mars qui met en avant des offres de stages à travers le pays. Le site, qui s’enrichit quotidiennement, avait lors de son lancement une trentaine d’annonces pour l’Ile-de-France, ce qui a suscité des commentaires sarcastiques de la communauté éducative.
L’éducation nationale ne souhaite pas révéler le nombre total d’offres publiées sur la plate-forme. À midi, le lundi 1er avril, un peu moins de 3 000 offres avaient été recensées, bien qu’il n’était pas possible de savoir si certaines offres avaient été retirées une fois pourvues – nos collègues de Libération en ayant compté 3 100 au début du week-end de Pâques.
Les offres sont variées, allant du paysagiste à Douvres-la-Délivrande (Calvados) au producteur de sel à Noirmoutier-en-l’Ile (Vendée). Cependant, un grand nombre d’offres de stages semblent concerner le secteur public, notamment l’enseignement, avec selon nos estimations, près de mille propositions dans des écoles maternelles et élémentaires pour explorer le métier de professeur, soit environ un tiers du total des offres au 1er avril.
Le ministre de l’éducation, Nicole Belloubet, ainsi que le directeur général de l’enseignement scolaire ont également annoncé qu’ils accueilleraient des stagiaires. Cependant, le site souligne que les offres sont postées régulièrement et invite les familles à se reconnecter plus tard pour reprendre leurs recherches. Mais qu’en est-il des étudiants qui souhaitent découvrir d’autres secteurs que la fonction publique?
Magalie Icher, une mère dont la fille est inscrite en seconde à Angers, a exprimé son mécontentement concernant les nouveaux stages de seconde, dévoilés pour la rentrée 2023 par Gabriel Attal, anciennement ministre de l’éducation. Selon elle, ni les entreprises ni les jeunes ne sont intéressés par ces stages d’observation. Elle soutient que ce dispositif était déjà déficient au collège et qu’il n’y a aucune raison qu’il fonctionne en seconde, étant donné que c’est exactement le même système.
Sa fille ambitionne de travailler dans le domaine de la petite enfance. Elles ont donc approché des écoles primaires locales et des crèches pour découvrir des opportunités possibles. Toutefois, de façon assez ironique compte tenu de la prévalence du poste d’enseignant dans le secteur public, toutes les crèches et les écoles qu’elles ont contactées ont déclaré ne pas vouloir accueillir de stagiaires de troisième, par manque de temps pour les encadrer et à cause de leur scepticisme envers le dispositif de stage. Dans le secteur de la petite enfance, qui intéresse sa fille, Magalie Icher raconte qu’on leur a dit qu’un stage d’observation était inutile.
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