D’après un communiqué de Météo-France, les régions de l’Yonne et de la Saône-et-Loire sont toujours en alerte rouge ce mardi 2 avril. Les niveaux d’eau « exceptionnels » de certaines rivières suscitent l’inquiétude alors que la crue se dirige vers la région de Bourgogne. Bien que la Armançon, une rivière se jetant dans l’Yonne, ait commencé à baisser en amont, le risque persiste en aval, notamment dans le nord de l’Yonne, comme l’ont rapporté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). À Tonnerre, où le niveau de l’eau avait déjà atteint 2,75 mètres l’après-midi, « le pic est prévu entre 20 heures et 22 heures », a déclaré Cédric Clech, maire de cette ville de près de 5000 résidents, à l’AFP. Environ 100 à 150 individus demeurent dans 80 maisons situées en zone inondable, mais seulement une personne âgée a consenti à évacuer sa maison, a ajouté l’édile. Par mesure de prudence, un centre d’accueil d’urgence a été mis en place et l’accent a été mis sur des travaux récents pour contenir l’eau. Selon la préfecture, les transports scolaires ont été impactés dans la région et près de 300 maisons se sont vues couper l’électricité par prévention, d’après Enedis. Le département de la Côte-d’Or est passé en alerte orange. À Auxerre, le bassin du Serein est également en état d’alerte orange, avec une vague de crue anticipée par la ville de Chablis, célèbre pour son vin, « en fin de journée mardi », selon la préfecture de l’Yonne. Dans la ville, la rivière restait très calme vers 15 heures, mais une heure après, ses eaux avaient largement débordé, poussant les services de la ville à fermer plusieurs voies de circulation.
Au sud, la baisse du niveau d’eau se confirme après une montée abrupte et inattendue. Un résident de Noyers, un village situé en amont du Serein, a déclaré à l’AFP : « Nous sommes habitués à des inondations de ce type, mais vers 3 heures du matin, la situation s’est intensifiée. Une sorte de vague a provoqué une montée rapide de l’eau ».
« C’est du jamais vu ». Olivier Murat, le maire d’Aisy-sur-Armançon, un village de 250 habitants de l’Yonne, a ajouté : « Nous avons dépassé l’inondation exceptionnelle de 2013 de 53 centimètres et nous approchons l’inondation centennale de 1910 ». La baisse des niveaux d’eau dans cette zone a ramené la Côte-d’Or à une alerte orange. Cependant, le département n’est pas encore totalement hors de danger, l’eau continue de monter dans la région de l’Ouche, un affluent de la Saône qui se trouve à proximité de Dijon.
Plusieurs rues de la métropole bourguignonne étaient sous eau mardi. Le service de prévision des inondations prévoit des niveaux pouvant atteindre 3 à 3,2 mètres à la station de Plombières-lès-Dijon jusque tôt mercredi, selon la préfecture, qui a enclenché une cellule de crise.
Une « Procédure accélérée » de reconnaissance de catastrophe naturelle a été mise en place.
Dans le département de Saône-et-Loire, le bassin de l’Arroux et 36 localités ont été touchés par des averses, entraînant la fermeture de plusieurs routes départementales, comme l’a signalé la préfecture. Depuis le début de la semaine, 224 opérations ont été effectuées par les pompiers, permettant de sécuriser 64 individus. La montée des eaux a principalement touché les municipalités de Toulon-sur-Arroux, Vendenesse-sur-Arroux et Gueugnon mardi, mais la préfecture indique qu’une diminution progressive est en cours.
Par ailleurs, la Côte-d’Or, l’Aube et la Haute-Marne restent en alerte orange. L’Indre-et-Loire, qui était en alerte rouge samedi, est revenue en alerte jaune et s’emploie à « évaluer les dommages ». Les efforts pour retrouver un kayakiste disparu sur la Vienne en pleine crue depuis samedi après-midi, à proximité de Limoges, devaient reprendre mardi en Haute-Vienne.
Face aux inondations qui ont frappé ces localités, le gouvernement a déclaré qu’une « procédure accélérée » serait lancée en ce qui concerne le traitement des catastrophes naturelles.
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