« La Gosse », un livre de Nadia Daam, a été publié en mars par Grasset. Il comporte 176 pages et est vendu au prix de 17 euros. L’histoire du livre débute par une cabane, un lieu d’attente et de refuge pour l’auteur et sa fille, suite à la mort du père de cette dernière, avec qui l’auteur était en séparation. Le livre raconte une histoire de deuil, d’adaptation et de survie : «Cette gosse et moi, on ne forme ni une famille ni une maison, mais plutôt un petit miracle de l’ébénisterie, comme un tabouret à trois pieds qui reste debout même après que l’un d’eux est tombé.» Cette mort signe le début de l’histoire – la fin de l’innocence, le commencement de l’adolescence et le moment où Nadia Daam prend conscience de son impuissance en tant que mère.
Il y a environ quinze ans, elle était co-auteure, avec Emma Defaud et Johana Sabroux, du livre intitulé « Mauvaises mères. La vérité sur le premier bébé » (Jacob-Duvernet, 2008), une publication humoristique sur les mères qui revendiquent leur non-conformité. En tant que chroniqueuse de « Famille & Co » sur France Inter, Nadia Daam a compris que cette non-conformité était omniprésente, que ce soit dans la publicité ou dans les séries télévisées. Dans « La Gosse », elle examine l’ambiguïté de cette libération, cette tendance à prétendre que nous ne surveillons pas nos enfants, que nous ne guidons pas leurs décisions tout en leur indiquant la bonne direction. «Notre balancement entre le désir de laisser nos enfants s’émanciper et la peur de les perdre de vue nous rend changeants et incompréhensibles», confesse-t-elle. À l’âge de 45 ans, elle vit à Paris avec sa fille de 17 ans.
Quand avez-vous senti pour la première fois que vous étiez mère ?
Je me rappelle clairement de ma sortie de la première consultation prénatale avec la sage-femme, la tête pleine de directives – les interdictions sur la cigarette, le poisson cru, l’alcool, la nécessité de consommer de l’acide folique… Beaucoup de mes amies l’ont mal pris. Pour moi, ce fut une expérience positive car c’est à ce moment-là que je me suis rendue compte que mes actions auraient des répercussions sur une autre personne. Pour la première fois dans ma vie, je me sentais responsable. J’avais 26 ans et je me sentais véritablement adulte.
A-t-elle déjà vu des larmes couler sur votre visage ?
Durant les premières années, pas une seule fois. Je me l’étais totalement interdit. Peut-être par peur de la bouleverser en me montrant fragile. J’avais inventé une petite excuse en disant que c’était à cause de mes lentilles. Cela a fonctionné jusqu’à un moment où plusieurs événements ont coïncidé – le deuil, le harcèlement [subi en ligne en 2017]… Je ne pouvais plus retenir mes larmes comme auparavant. Maintenant, je pleure sans hésitation devant elle et parfois, nous pleurons ensemble.
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