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2 avril 2024 11 h 10 min

« Los Angeles réduit l’usage des voitures »

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« MESSAGE DEPUIS LOS ANGELES

Michael Schneider, un entrepreneur technologique résidant à Los Angeles, admire profondément Anne Hidalgo, la maire de Paris ! Il vient de remporter un triomphe significatif qui marque un changement inattendu dans une ville plus célèbre pour ses autoroutes que pour ses pistes de vélos. En tant que leader de l’organisation ‘Streets for All’, il a réussi à faire approuver par voie de référendum, en mars, l’initiative HLA, qui signifie « Healthy Streets Los Angeles » ou « des rues saines de Los Angeles ».

Cette dénomination n’implique aucune insinuation populiste. L’ambition des porteurs de cette initiative est de favoriser des rues agréables pour ceux qui ne conduisent pas une voiture, notamment les marcheurs, les cyclistes et les utilisateurs de transports publics. L’initiative HLA, qui a reçu 65,5% de votes positifs, demande entre autres la création de 480 voies de bus et de plusieurs centaines de kilomètres de pistes cyclables, y compris 380 km de pistes protégées.

C’est ici qu’Anne Hidalgo, la maire de Paris, entre en scène (bien qu’elle ne le sache pas). Michael Schneider est enchanté par le travail d’Hidalgo pour transformer Paris en ce qui concerne les transports, une transformation qu’il aimerait voir sur les côtes du Pacifique. « Ce qu’Anne Hidalgo a accompli pour Paris en matière de transports reflète parfaitement ma vision du monde. Elle a révolutionné sa ville », s’extasie-t-il. »

Dès 2015, la ville de Los Angeles s’est engagée, en théorie, à réduire la dépendance à l’automobile grâce à un audacieux « plan de mobilité 2035 ». Pourtant, une décennie s’est écoulée et seulement 6% des projets prévus ont vu le jour. Il semble que l’on ait oublié la construction de pistes cyclables, de voies de bus et de trottoirs de qualité dans une cité où marcher sans un chien au bout d’un laisse est souvent vu d’un mauvais œil. De plus, comme le souligne la campagne « Yes on HLA », presque tous les deux jours, un piéton trouve la mort sous les roues d’une voiture.

La ville, reconnue pour les œuvres de James Ellroy et Michael Connelly, a vu en 2023 le nombre de décès liés à des accidents de la route (336, dont 179 piétons) surpasser celui des homicides (327). C’est un record tragique depuis que la ville a commencé à recueillir des données sur la sécurité routière, il y a environ 20 ans.

Et pourtant, l’un des objectifs principaux du plan adopté en 2015 par le maire démocrate de l’époque, Eric Garcetti, était de « fournir un moyen de transport sûr et efficace pour les piétons ». Alors pourquoi le projet a-t-il échoué ? Michael Schneider évoque « une combinaison de manque de coordination entre les services municipaux et de manque de volonté politique à la mairie » car Los Angeles est une complexe structure administrative avec le maire ayant un pouvoir limité. Pour effectuer de tels travaux, l’approbation des membres du City Council est nécessaire, qui possèdent un pouvoir absolu dans leur district respectif. « Certains membres voulaient vraiment que le plan de mobilité soit mis en place et d’autres s’y sont fermement opposés », explique le président de Streets for All.