Selon une déclaration officielle du lundi 1er avril, Judith Suminwa Tuluka, la ministre du plan de la République démocratique du Congo (RDC), a été désignée première ministre. Cette nomination intervient un peu plus de trois mois après la victoire du président sortant, Félix Tshisekedi, lors des élections du 20 décembre 2023.
Mme Suminwa Tuluka, première femme à occuper le poste de premier ministre en RDC, succède à Jean-Michel Sama Lukonde, qui avait été premier ministre depuis février 2021 et avait démissionné le 21 février.
Agée d’environ 50 ans et détentrice d’un master en économie, elle est maintenant chargée de réaliser les promesses du deuxième mandat de Félix Tshisekedi, compte tenu d’un climat sécuritaire constamment sous pression.
Félix Tshisekedi a été largement réélu pour un second mandat de cinq ans le 20 décembre 2023, après être au pouvoir depuis janvier 2019. Il a recueilli plus de 73% des votes lors de ces élections générales, que l’opposition a qualifiées de « simulacre ». Les partis qui le soutiennent ont remporté plus de 90% des sièges à l’Assemblée nationale, ce qui lui donne une grande marge de manœuvre pour mener ses politiques.
Au cours de la campagne, le président sortant avait sollicité un nouveau mandat pour « renforcer les réalisations » du premier, soulignant notamment la gratuité de l’éducation primaire.
Il avait l’intention d’augmenter l’emploi, de renforcer la diversification économique et d’élargir le secteur agricole, tout en poursuivant son plan de croissance pour le Congo profond. Il voulait aussi garantir le niveau de vie des familles. Malgré la richesse minérale de son sous-sol, la RDC est parmi les pays les plus pauvres du monde, avec deux tiers de sa population, soit environ 100 millions de personnes, vivant en dessous du seuil de pauvreté.
Selon les Nations Unies, environ 7 millions de personnes sont des « déplacés internes » à cause des conflits, en particulier dans l’Est qui est en proie à des violences armées depuis trois décennies.
Félix Tshisekedi, dès le début de son premier mandat, avait pris l’engagement de restaurer la paix, un objectif qu’il n’a pas réussi à atteindre. La situation a même empiré dans le Nord-Kivu, qui est aux prises depuis plus de deux ans avec une nouvelle rébellion du Mouvement du 23 mars. Cette rébellion, soutenue par le Rwanda voisin, a pris le contrôle de vastes zones de la province.