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2 avril 2024 7 h 09 min

France évite rupture après élection sénégalaise

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Emmanuel Macron, le président français, a eu une conversation de trente minutes très constructive avec le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, le vendredi 29 mars, selon l’Elysée. Il a affirmé son intention de renforcer la coopération entre le Sénégal et la France lors de cet appel téléphonique. Bassirou Diomaye Faye doit officiellement prendre ses fonctions le mardi 2 avril à Dakar, après avoir réalisé une transition remarquable d’un opposant politique emprisonné à un président élu.

A l’issue du premier tour de l’élection présidentielle le 25 mars, Emmanuel Macron a félicité Bassirou Diomaye Faye, l’ancien inspecteur des impôts de 44 ans qui a surpris tout le monde en remportant plus de 54% des votes. Le président français a exprimé sa joie de travailler avec le nouveau président du Sénégal dans un message sur le réseau social X, en français et en wolof, la langue la plus parlée au Sénégal.

L’élection s’est tenue en pleine crise politique déclenchée par le report de l’élection par le président sortant, Macky Sall. Aujourd’hui, l’Elysée salue ces élections comme un exemple de démocratie saine pour une région marquée par des coups d’état successifs – au Mali, Burkina Faso, Guinée, et Niger – pendant les trois dernières années, forçant les troupes françaises à se retirer du Sahel. Cependant, même si le nouveau gouvernement de Dakar demande un rééquilibrage, la France entend maintenir une relation apaisée avec le Sénégal.

Bassirou Diomaye Faye, un nom qui ne résonne pas autant en France que celui de son dont il a pris la relève, Ousmane Sonko, dans le rôle de candidat pour les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). La raison de ce changement de garde étant que Sonko ne pouvait plus se présenter. Cependant, le programme qu’ils portent tous deux, caractérisé par un souverainisme, ne demeure pas inconnu.

Ousmane Sonko, malgré son passé d’ancien inspecteur des impôts et des domaines et son classement en troisième position lors des élections présidentielles de 2019, est moins alarmant qu’auparavant. En tant qu’opposant, il est longtemps resté l’un des émetteurs les plus critiques contre son ancien colonisateur en Afrique de l’Ouest. Son appel en Juillet 2021 exprimait clairement sa position: la France doit enlever son genou de notre cou, tranchait-il lors d’une conférence de presse à Dakar.

Sonko, qui était alors maire de Ziguinchor, etait en plein tourbillon judiciaire à l’époque, impliqué dans une affaire de viol. Son camp a décrié ceci comme une conspiration pour l’écarter de la présidentielle. Son arrestation en Mars 2021 a entraîné des émeutes lors desquelles quatorze personnes ont trouvé la mort, certaines tuées par des balles réelles tirées par les forces de l’ordre. À cette époque, des entreprises françaises ont subi des attentats et des actes de vandalisme. La France était alors considérée comme le soutien de cette répression. Un diplomate français a même exprimé son inquiétude lors d’une conversation avec un ambassadeur étranger, disant que si le parti Pastef accédait au pouvoir, les Français devraient partir.

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