Le mardi 2 avril, une mise en demeure a été adressée à l’Etat par douze villes de Seine-Saint-Denis, exigent l’application du « plan d’urgence » pour l’éducation au sein du département. Cette action survient dans le contexte d’une mobilisation continue des parents et des enseignants depuis plus d’un mois. Plusieurs maires du département ont exigé de l’Etat français de garantir rapidement l’égalité dans le service public d’éducation, comme mentionné dans un communiqué des maires de douze municipalités de gauche incluant Romainville, Montreuil, La Courneuve, Bobigny, Bagnolet, Pantin, entre autres. En s’appuyant sur une décision du Conseil d’Etat de 1985 relative au « respect de la dignité humaine », chaque ville a pris un arrêté demandant à l’Etat de payer 500 euros par jour jusqu’à ce qu’il mette en œuvre des ressources adéquates pour répondre aux besoins en éducation. Chaque arrêté spécifie le nombre de postes d’enseignants ou d’accompagnateurs pour élèves handicapés (AESH) demandés à l’État pour la commune concernée, en se basant sur les données de l’intersyndicale FSU-CGT-SUD-CNT. Les maires soutiennent que « la dignité de la personne humaine n’est pas respectée (…) lorsque deux rapports parlementaires, à quelques années d’intervalle, mettent en évidence la discrimination territoriale que la Seine-Saint-Denis subit en termes de dotations générales et de moyens alloués à l’éducation ».
Au cours du dernier mois, les actions de protestation, les grèves et les initiatives « école vacante » se sont intensifiées. Les demandes sont claires : mettre fin à la stratégie du « choc des connaissances » et sécuriser un « plan d’urgence » de 358 millions d’euros pour le département. Les syndicats exigent la création de 5 000 postes enseignants et un peu plus de 3 000 emplois de vie scolaire. Ils protestent également contre l’insalubrité de certains bâtiments scolaires.
La préfecture est placée devant un dilemme : soit elle paie une amende de 500 euros par jour à chacune des douze villes, soit elle conteste les arrêtés en justice devant le tribunal administratif. Interrogée par l’Agence France-Presse, elle a indiqué qu’elle réfléchissait à sa réponse.
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