Le scandale « Rollexgate » entraîne une instabilité politique au Pérou. Lundi 1er avril, six des dix-huit ministres péruviens annoncent leur démission alors que le gouvernement est frappé par une accusation d’enrichissement illégal dirigée contre la présidente Dina Boluarte, dont on suspecte la possession de montres Rolex.
« Je me retire suite à ma demande acceptée par Madame [Boluarte] », a déclaré Victor Torres, ministre de l’intérieur, quittant le palais présidentiel et le conseil des ministres. En fonction depuis le 21 novembre 2023, il évoque des « difficultés familiales. »
Quelques heures après, les ministres chargés de l’éducation, de la condition féminine, du développement rural, de la production, et du commerce international ont aussi proclamé leur retrait.
Ces démissions massives surviennent juste avant le vote de confiance au Parlement en faveur du nouveau premier ministre, Gustavo Adrianzen, et de son gouvernement. Au milieu de la nuit, Dina Boluarte a fait jurer allégeance aux six nouveaux ministres qu’elle a nommés pour remplacer ceux qui ont démissionné.
Sous la direction théorique de M. Torres, la police, en partenariat avec le bureau du procureur, a fouillé la résidence de Mme Boluarte et le bureau présidentiel dans le cadre du « Rolexgate » le samedi précédent. Selon diverses sources médiatiques, certains membres du gouvernement auraient demandé à Torres de congédier le colonel qui a orchestré ces perquisitions surprises.
Le gouvernement subit ainsi ses premières défections depuis que le scandale Rolex a vu le jour le 15 mars. Ce jour-là, un média local a diffusé une série de photographies montrant Mme Boluarte portant plusieurs montres de luxe lorsqu’elle était au gouvernement, en 2021 et 2022.
« Madame n’a rien à dissimuler »
L’opposition réclame la démise de la présidente, cependant ils ne détiennent pas la suprématie au Congrès. « Si Mme [Boluarte] quitte, le Pérou sombrera », a exprimé le ministre de l’intérieur démissionnaire. « La présidente n’a rien à dissimuler. Je m’en vais paisiblement, avec des mains immaculées », déclare Victor Torres.
Suite aux fouilles de samedi, le parquet a enjoint la présidente du Pérou de montrer les montres qu’elle possèdait lors d’une prochaine convocation vendredi. Les avocats de la présidente assurent que la police a découvert quelques montres pendant les perquisitions au palais gouvernemental, mais aucune de marque Rolex.
Âgée de 61 ans, Dina Boluarte, affirme également avoir les « mains propres » et n’être propriétaire que d’une seule montre. Elle est accédée à la présidence après la déstitution et l’arrestation de Pedro Castillo, un chef d’Etat de gauche, en décembre 2022, dont elle était la vice-présidente.
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