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1 avril 2024 15 h 10 min

« Opposition à l’A69 questionne métropolisation »

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Le projet A69, mis en œuvre depuis deux décennies pour connecter Toulouse et Castres, a été lancé en mars 2023. Cependant, ce projet a suscité une vive résistance des écologistes. Ils ont établi une « Zone à Defendre » (ZAD) à Saïx (Tarn), connue sous le nom de Crem’Arbre, qui a été le centre d’éclats violents entre les forces de l’ordre et les activistes de la ZAD cherchant à sauver la dernière forêt menacée par le tracé de l’autoroute. L’intervention policière, qui a occasionné cinquante blessés, devrait durer des semaines, visant à déplacer les « écureuils » installés dans les arbres pour empêcher leur coupe.

Un rapporteur spécial des Nations Unies, dépêché sur place, a dénoncé les tactiques des forces de l’ordre qui privent les activistes de sommeil et nourriture.

La construction de cette autoroute controversée de 53 km nécessiterait l’abattage de 260 arbres, la bétonisation de 366 hectares dont 232 de terres agricoles, la destruction de 23 hectares de zones humides et 13 hectares de forêts abritant une biodiversité riche (environ une centaine d’espèces en danger). Cette dégradation environnementale a provoqué la révolte des militants et associations écologistes.

Les écologistes critiquent cette démarche, qui non seulement permettrait d’économiser 16 minutes de temps de trajet à une vitesse de 130 km/h et d’augmenter la pollution, mais nécessiterait également une dépense de 500 millions d’euros pour un projet privé à rentabiliser (le trajet aller-retour coûterait 20 euros). Selon eux, il serait préférable d’améliorer la route nationale existante, qui ne causerait aucun dommage environnemental et serait beaucoup plus économique, tant en termes économiques qu’écologiques.

En juillet 2023, le gouvernement ayant pour priorité l’écologie, a promulgué la loi « zéro artificialisation nette » (ZAN) visant à être effective en 2050. Propulsant également l’objectif « zéro émission nette » (ZEN) dans la loi, il aspire à la neutralité carbone d’ici 2050. Le projet est soutenu en dépit des opinions contraires du Conseil national de protection de la nature, de l’Autorité environnementale et du Haut-Conseil pour le climat, en contradiction avec la loi Climat et résilience promulguée en 2021.
Les quatre tentatives d’appel initiées par les associations ont été en vain, tout comme la demande récente à la Cour européenne des droits de l’homme. Afin d’examiner le cadre juridique et financier de l’A69, une commission d’enquête parlementaire a été mise en place, elle devra remettre un rapport en août 2024.
Ces batailles contre les installations et les équipements contestés (aéroports, fermes industrielles, barrages, entrepôts, centres commerciaux, autoroutes, mégabassines…), qualifiés de « projets inutiles » en temps de crise climatique et écologique, remettent en question l’urbanisation métropolitaine du territoire et la « mondialisation heureuse » à laquelle elle est liée. Face à la mondialisation, la métropole est devenue la figure urbaine prédominante : « sans la métropole, pas de salut ».
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