Des manifestants se sont rassemblés par milliers aux alentours de la Knesset à Jérusalem le dimanche 31 mars, après six mois de calme, en réponse à un appel d’opposition au gouvernement de Benyamin Nétanyahou. Ils ont appelé à des élections et à un accord avec le Hamas, qui permettrait la libération des otages à Gaza. Des feux ont été allumés sur la voie rapide Menachem-Begin.
A la fin de la nuit, près de 500 personnes ont monté un village de tentes sur un boulevard conduisant au Parlement, avec l’intention de rester jusqu’à la pause parlementaire de printemps prévue à la fin de la semaine. Leur requête est que les élus restent en session jusqu’à ce que les otages à Gaza soient libérés.
L’affluence de cette manifestation ne peut pas être comparée à celle des défilés historiques de l’année dernière, qui ont encombré les rues chaque semaine jusqu’à la veille de la guerre. La plupart des Israéliens étaient contre la modification de l’équilibre institutionnel du pays prévue par Nétanyahou et ses alliés religieux fondamentalistes – que ses détracteurs qualifient de « coup d’État ». Cependant, un certain éveil était en cours. Il était attendu depuis des mois, suite à une longue période de solidarité nationale malaisée, qui a imposé le silence dans les rues tant que des dizaines de milliers de réservistes étaient mobilisés.
Les manifestants viennent en partie des mêmes groupes – la Force Kaplan, des entreprises des nouvelles technologies qui ont donné à leurs employés la liberté de manifester cette semaine, et des anciens combattants des Frères et sœurs d’armes. Un des leaders du mouvement, l’ancien entrepreneur en technologie Moshe Radman, a spécifié que l’objectif était d’exiger une date pour l’annonce des élections.
Malgré l’unité visuelle, les profondes scissions qui existaient entre les diverses factions de la hiérarchie israélienne n’ont pas été atténuées. L’an dernier, ces démarcations avaient été surmontées, mais cette année, l’Association des Frères d’Armes, qui se considère apolitique, a été remarquée en dehors de la procession principale. Ils se sont dirigés vers les zones les plus conservatrices de Jérusalem pour se confronter aux Haredim, que l’on peut traduire par « ceux qui craignent Dieu ». Ces derniers insistent auprès du premier ministre pour qu’il conserve leur exemption du service militaire.
Des incidents tels que le jet d’œufs, le vol de drapeaux israéliens par des étudiants religieux profondément anti-sionistes et la présence des forces de l’ordre ont été capturés en vidéo. Ces incidents ont fait l’objet d’un soutien généralisé en Israël, où la tolérance face à l’exemption du service militaire accordée aux Haredim (18% des jeunes en âge de servir) est en baisse. Cela se produit dans un contexte où l’armée manque de personnel et où les réservistes commencent à recevoir des ordres de convocation pour le printemps.
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