Gauvain Sers, le chanteur populaire de 34 ans, est facilement identifiable avec sa casquette distincte en velours côtelé marron. Il est fréquemment aperçu dans un café du 10e arrondissement de Paris, où il compose ses chansons non loin de son domicile. Originaire de Creuse, comme il aime être rappelé, Gauvain se prépare à sortir son quatrième album début 2025, qui promet de jongler entre des thèmes personnels et sociétaux, dans la lignée de son mentor musical, Renaud.
Le parcours impressionnant de Gauvain comprend deux albums de platine en 2017 et 2019, ainsi que le succès de sa chanson « Les Oubliés », sur la fermeture des écoles rurales. Son troisième album « Ta place dans ce monde » paru en 2021 aborde entre autres les défis sociétaux en temps de pandémie COVID-19, et les dilemmes des jeunes adultes face aux différentes alternatives qui leur sont présentées.
Né et élevé dans un petit village de la Creuse, à 35 kilomètres de Guéret, Gauvain est fils d’un professeur de mathématiques et d’une pharmacienne. Il a grandi entouré majoritairement de familles d’agriculteurs. Bien qu’il n’y avait pas grand-chose à faire, Gauvain ne s’ennuyait jamais avec ses trois frères et quelques amis de son âge. Impliqué et populaire, il se veut la voix des « invisibles » et délaissés, trop éloignés de la capitale.
J’ai de tendres souvenirs de ma jeunesse vécue à la campagne, de longues promenades à vélo, de parties de ping-pong, et de la construction de cabanes dans les bois. Je me rappelle aussi de mes premières cigarettes secrètement fumées sur les balles de foin. Aujourd’hui, je reviens souvent dans la maison où j’ai grandi, où ma mère réside toujours. C’est un lieu qui m’apporte une certaine paix, et dans lequel je reviens également pour retrouver quelques vieux amis d’enfance.
Quel type d’élève et enfant étiez-vous ?
A l’école, je m’en sortais plutôt bien, en particulier dans les matières scientifiques. Je n’étais pas le genre d’enfant turbulent. De toute façon, je devais rester sage : mon père travaillait comme enseignant dans mon établissement scolaire, donc chaque acte était vite connu… Au lycée, j’ai expérimenté une certaine liberté, avec son lot d’impertinence et quelques heures de punitions. Je n’étais pas un adolescent timide, en tout cas pas autant qu’à présent. C’est en prenant de l’âge et en quittant ma zone de confort, notamment avec mon arrivée à Paris, que je suis devenu plus réservé et qu’une certaine timidité a émergé.
Il reste 75,19% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.