A partir du lundi 1er avril, environ 700 000 retraités du secteur privé seront affectés par la fin du « malus » temporaire de 10 % imposé sur les pensions complémentaires, comme stipulé dans l’accord signé en octobre par les administrateurs du régime Agirc-Arrco. Cette sanction avait déjà été levée le 1er décembre 2023 pour tous les nouveaux pensionnaires.
Puisque le lundi 1er avril est un jour férié, les bénéficiaires « le remarqueront sur leur compte en banque le mardi 2 avril », a clarifié Didier Weckner, le vice-président de l’Agirc-Arrco. Les bénéficiaires ont été notifiés par email et sur leur espace privé du « nouveau montant de leur pension ». « Il n’y a pas d’effet rétroactif » pour les mois précédents, a-t-il rappelé.
Selon le régime, le gain moyen de la pension Agirc-Arrco est de 60 euros par mois et aucune action n’est nécessaire. Cependant, « les retraités qui reçoivent une majoration [bonus temporaire] continueront de la recevoir selon le calendrier initial », précise l’Agirc-Arrco.
42% des nouveaux retraités ont subi le malus depuis 2019. Mis en place en 2019, le projet visait à encourager les employés à travailler un an de plus même s’ils remplissaient les conditions légales pour prendre leur retraite à taux plein. Autrement, leur pension était réduite de 10 % pendant trois ans, une petite proportion d’entre eux ayant bénéficié d’un taux « réduit » de 5 %. Un « bonus » était cependant accordé à ceux qui travaillaient deux à quatre ans de plus. Il sera maintenu pour ceux qui ne sont pas affectés par la réforme des retraites.
Les syndicats et employeurs, co-gestionnaires du régime, ont décidé en octobre de la cessation du malus, comme stipulé dans un nouvel accord de gestion en cours jusqu’en 2026. Cette décision est basée sur la santé financière améliorée du régime et les nouvelles dispositions mises en place par la réforme des pensions, entrée en application le 1er septembre. Cela a entrainé la revalorisation des retraites à hauteur de 4,9% afin de mettre un frein à l’inflation.
Depuis 2019, environ 42% des retraités fraîchement installés ont été frappés par le « malus » tandis que 1,3% ont profité d’une hausse, comme indiqué par l’Agirc-Arrco lors des révélations faites à l’automne. La suppression du « malus » entrainera au final une perte annuelle de 500 millions d’euros pour le régime. Selon Brigitte Pisa, présidente de l’Agirc-Arrco, la partie complémentaire Agirc-Arrco représente entre 30 % (pour les revenus les plus bas) et 60 % (pour les cadres) de la pension totale des anciens travailleurs du secteur privé.