L’enquête sur les allégations de dialyses inappropriées à Nancy progresse. En réaction à une plainte déposée par l’association Renaloo en fin janvier, le parquet de Nancy a lancé une enquête préliminaire sur des « homicides involontaires et blessures involontaires ». Ces accusations concernent l’hôpital privé Nancy-Lorraine (HPNL), une filiale du groupe Elsan, où l’on suspecte des dialyses excessives mettant en péril la vie des patients. Selon les allégations, plus d’une trentaine de patients auraient été mis en dialyse d’urgence injustifiée, ce qui a non seulement mis leur santé à risque, mais a également entraîné des coûts supplémentaires pour l’Assurance-maladie. L’association assure que ces patients atteints d’insuffisance rénale aiguë n’avaient pas besoin de dialyse mais de soins médicaux, ce choix thérapeutique a pu causer plusieurs décès anticipés.
L’enquête a été confiée à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) par le procureur de Nancy, François Capin-Dulhoste, une information confirmée par France Bleu Lorraine. Des perquisitions ont eu lieu le 22 mars à l’HPNL.
Renaloo a exprimé, dans un communiqué daté du 26 mars, que cette plainte, portée par les patients eux-mêmes, a été rendu indispensable en raison de l’inaction des institutions responsables de la sécurité des soins, notamment l’agence régionale de santé (ARS) Grand-Est, malgré plusieurs alertes lancées en été 2023. La plainte remet également en cause l’impartialité des experts.
Depuis septembre 2023, une expertise commandée par l’agence de santé régionale est en cours concernant l’établissement, ainsi qu’un « contrôle » par la Sécurité sociale, toujours en cours. L’association de patients conteste l’impartialité des experts désignés par l’ARS Grand-Est, en particulier deux d’entre eux, l’un étant le président actuel du Syndicat des néphrologues libéraux, et l’autre, l’ancien président. Renaloo a présenté une demande d’annulation au tribunal administratif de Nancy qui a été refusée, mais a appelé cette décision, indique-t-elle. L’ARS Grand-Est, lorsqu’elle a été contactée, n’a « rien à dire sur cette décision judiciaire », mais a ajouté que « le travail continue pour chercher à clarifier la situation en ce qui concerne les soins prodigués dans ce centre de dialyse. »
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