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1 avril 2024 12 h 06 min

« Condamnation du massacre d’octobre 1961: geste positif »

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Le président Abdelmadjid Tebboune d’Algérie a salué comme un « mouvement favorable » la condamnation par l’Assemblée nationale française du « massacre » d’innombrables Algériens lors d’un rassemblement à Paris le 17 octobre 1961. « L’Assemblée nationale française a pris une initiative louable en reconnaissant le crime perpétré par [le préfet Maurice] Papon à 1961. C’est un pas dans la bonne direction », a déclaré M. Tebboune dans une entrevue télévisée samedi soir.
Le dirigeant algérien a souligné qu’une équipe conjointe d’historiens des deux nations « examine l’histoire commune de la colonisation de l’Algérie par la France (1830-1964) », en soulignant son engagement à traiter ce sujet sensible et controversé dans les relations entre Alger et Paris. « Nous sommes parvenus à un niveau de maturité qui nous permet de voir les choses telles qu’elles sont, sans être submergés par l’émotion », a affirmé le président algérien.
Selon lui, l’Algérie a entrepris « une refonte complète des relations avec l’ancien colonisateur, sans compromettre le devoir qu’elle a envers [ses] martyrs de la résistance et la guerre d’indépendance ».
Le texte, voté le jeudi 28 mars par l’Assemblée nationale de la France, principalement symbolique, condamne le massacre du 17 octobre 1961, au cours duquel entre trente et plus de deux cents manifestants algériens ont perdu leurs vies, selon les historiens. La résolution, qui « dénonce la répression brutale et meurtrière d’Algériens sous la direction du préfet de Police Maurice Papon », exige également « l’incorporation d’une journée de souvenir » dans « le calendrier national et les cérémonies officielles ».
Des élections présidentielles sont prévues pour le 7 septembre.

Selon l’initiatrice écologiste, Sabrina Sebaihi, le texte a été désigné comme un « vote pour l’histoire ». Il a été approuvé par 67 députés de gauche et Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron, Président de la République Française. Cependant, onze membres du Rassemblement national ont exprimé leur opposition.

Il a été annoncé il y a quelques semaines qu’il y aurait une visite officielle du président algérien, M. Tebboune à Paris prévue pour fin septembre ou début octobre. En attendant, le vote présidentiel en Algérie a été avancé de trois mois, au 7 septembre. Dans une interview pour la télévision nationale le 30 mars dernier, M. Tebboune a maintenu le mystère concernant sa candidature pour un deuxième mandat, indiquant qu’il n’était pas encore temps de répondre à cette question.

Néanmoins, le président a écarté toute possibilité de conflit à la tête de l’Etat concernant sa prolongation ou son retour. Lorsqu’il a été interrogé sur comment il allait gérer le conflit entre les appels vers un second mandat et son entourage proche qui lui conseille de se reposer après ses 55 ans de service à la nation, il a simplement répondu que ce n’était pas le moment.

Agé de 78 ans, M. Tebboune a passé plusieurs mois en Allemagne pour traitement après avoir été infecté par la Covid-19 en fin 2020. L’avance des élections au 7 septembre a été annoncée le 21 mars sans justification officielle. Le Président a insisté que le changement de la date du vote par trois mois était une décision « purement technique ».

Il a souligné que le mois de décembre n’est pas la période exacte pour les élections en Algérie. Il a rappelé que en 2019, les élections présidentielles auraient dû se dérouler bien plus tôt, mais que la période de transition s’était étendue. A son avis, en septembre, les citoyens seront davantage prêts à voter suite aux vacances d’été et que chacun sera de retour à la maison.

La précédente élection présidentielle, gagnée par M. Tebboune avec une majorité de 58% des votes mais aussi marquée par une abstention élevée, a eu lieu le 12 décembre 2019. Il avait pris la relève d’Abdelaziz Bouteflika, qui avait été contraint de démissionner en avril de la même année, sous la pression de l’armée et du Hirak, une manifestation de protestation de la population.