Pour commencer la semaine, un lundi 1er avril qui est également un lundi de Pâques, nous avons préparé une compilation de morceaux musicaux, à la fois de chansons et d’instrumentaux, faisant référence aux poissons. Cependant, nous n’avons pas spécifiquement concentré notre sélection sur le thème du poisson d’avril, puisque ce sujet n’a pas été souvent exploité en dehors de la musique pour enfants. Pour rappel, nous avons commencé à proposer une playlist musicale dans La Matinale chaque lundi depuis mai 2015. C’est seulement en 2019 que la publication de notre playlist a coïncidé avec le lundi 1er avril, mais nous n’avions à ce moment-là proposé aucune sélection autour du thème des poissons. Nous avons finalement corrigé cette omission, en attendant le prochain lundi 1er avril… en 2030.
Parmi la sélection, nous avons « L’Aquarium » de Camille Saint-Saëns.
Camille Saint-Saëns (1835-1921) ne s’est pas seulement contenté de toucher la surface de l’eau avec le morceau Le Cygne, le fameux « hit » de son Carnaval des Animaux. Il a aussi réussi à capturer l’essence des créatures aquatiques et de l’élément même de l’eau dans son envoûtant Aquarium, qui est le huitième morceau sur quinze dans le cycle. Aquarium peut être caractérisé par sa mélodie apaisante, ses motifs entrelacés de flûte et d’harmonica de verre, le mouvement fluide de deux pianos dont les notes scintillent comme des écailles de poisson et son tempo qui a quelque chose d’une danse circulaire. On pourrait dire « ça tourne », pour résumer la scène qui s’y déroule.
Ce n’est donc pas surprenant que ce morceau soit joué lors du Festival de Cannes depuis 1990, avant la projection de chaque film en compétition. Alex Vizorek a écrit quelques lignes à ce sujet, faisant référence dans son texte à un « petit poisson-lune » qui, dans ce contexte limité, « vise les grandes étoiles ». L’humoriste belge a également mentionné dans son texte enregistré avec le Duo Jatekok et l’Orchestre national de Lille (CD Alpha Classics) qu’il « a rencontré certain_e_s de ces étoiles dans l’eau », citant les noms d’Anne Brochet, Didier Sandre et Brigitte Bardot.
La troisième et la plus renommée des écoutes privées du Carnaval des Animaux a eu lieu chez la célèbre cantatrice Pauline Viardot (1821-1910) en 1886, le jour après le premier avril. P.Gi
« Le Rêve du pecheur » de Laurent Voulzy est également mentionné.
En ce début d’avril, notre attention se porte sur l’un des titres francophones les plus célèbres consacré au vaste océan : Le Rêve du pecheur de Laurent Voulzy, extrait de son troisième album, Caché derrière, sorti en 1922. La chanson, avec sa délicate guitare bossa, ses percussions exotiques et ses harmonies pop envoûtantes, nous transporte instantanément sur une petite embarcation en pleine mer. L’auditeur est captivé, du moins en apparence. Les paroles astucieuses d’Alain Souchon, fidèle collaborateur de Voulzy, apportent une autre dimension. Le refrain avertit : « Pêcher Ici c’est faire des péchés ». Voulzy et Souchon jouent avec les nuances de la langue française, faisant allusion à la fois au pêcheur qui attrape des poissons et à celui qui commet des péchés. Initialement, Voulzy pensait que certains vers de la chanson, notamment « Les rêves, on les empêche », étaient trop audacieux. Cependant, il a changé d’avis en constatant que ces mots renforçaient l’intensité du morceau. L’incomparable duo entre les mélodies enjouées de Voulzy et la poésie désenchantée de Souchon est à l’apogée dans ce morceau. Fr. C. Les 67.17% restants de cet article sont réservés aux abonnés.
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