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1 avril 2024 17 h 13 min

« Bataille Netflix-Dietschy pour poisson tueur Seine »

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Vincent Dietschy n’avait que 4 ans lorsqu’il a attrapé son premier petit poisson dans l’Alène, en Bourgogne, guidé par son grand-père. Plus tard dans sa vie, en 1984, ce jeune homme de Paris a poursuivi sa passion pour la pêche une fois admis à l’Institut des hautes études cinématographiques (Idhec), une prestigieuse école de cinéma qui a été renommée la Fémis en 1986. Dietschy aimait pêcher au bord de l’île Saint-Louis, près de l’appartement autrefois occupé par Robert Bresson.

« Je pêchais la carpe avec deux de mes cannes, en utilisant des cacahuètes bouillies comme appâts. Avec la troisième, je ciblais le silure, pour lequel j’utilisais une grosse bouillette parfumée à la cerise ou à l’écrevisse », se souvient Dietschy avec un délice évident. Applaudi par les critiques pour ses films « Julie est amoureuse » en 1998 et « Didine » en 2008, au tournant du millénaire, il était alors considéré comme l’un des talents prometteurs du cinéma d’intimité.

Le silure, le plus grand poisson d’eau douce qui atteignait une longueur de 2,62 mètres selon la capture faite dans le Gard il y a deux ans, est un prédateur carnivore également connu sous le nom de « poisson-chat ». Son alimentation provient des rivières et de leurs rives, et il représente un danger pour les oiseaux téméraires. Imaginez « Les Dents de la mer » (1975) de Steven Spielberg comme inspiration cinématographique universelle, et associez cela au fait que les grands-parents maternels de Vincent Dietschy résident près des quais où se trouvent les bureaux de la brigade fluviale. Ces facteurs ont tous alimenté l’idée d’un scénario nommé « Silure », sur lequel le réalisateur a commencé à travailler en 2011.

Dans une brigade fluviale de Paris, une jeune policière plongeuse est confrontée à un défi inédit sous la forme d’un gigantesque silure tueur et très agressif, comme décrit dans un document déposé au Centre national du cinéma et de l’image animée le 3 février 2014. Ce monstre vicié sème le chaos dans la ville, mettant en danger la politique du maire alors que nous approchons de la décision sur l’organisateur des prochains Jeux Olympiques. La brave policière reçoit l’aide d’un jeune ichtyologue du CNRS et commence à se rapprocher de son supérieur, le commandant. Cependant, ce projet n’a pas réussi à attirer les producteurs.

Vincent Dietschy, avec un sourire forcé, admet les difficultés de travailler avec lui, notant qu’il a la réputation de réaliser des films bon marché. Les producteurs savent que travailler avec lui signifie moins d’argent, de possibles désaccords sur le casting, et pourrait être considéré par certains comme un obstacle ou un perturbateur. Pourtant, il insiste sur le fait que sa dissidence est ce qui lui donne la motivation pour ne pas abandonner le cinéma. Dietschy travaille actuellement sur une série, « Auteur », dont il a déjà écrit la première saison. Tout en perfectionnant le scénario du film pendant des années, il cherche toujours sans succès à obtenir des financements. L’article se poursuit pour les abonnés.