Depuis quelques semaines, une tension montait, jusqu’à ce que la répartition définitive du budget révèle le conflit entre les établissements hospitaliers publics et privés. Les hôpitaux publics ont accueilli favorablement cette répartition, qui entraînera une augmentation de 4,3 % de leurs « tarifs » (la somme remboursée par l’Assurance-maladie pour chaque type de séjour à l’hôpital) en 2024 dans les secteurs de la médecine, de la chirurgie et de l’obstétrique. Cette hausse bénéficiera également au secteur à but non lucratif. En revanche, les représentants du secteur lucratif privé, qui ne verront leurs activités revalorisées que de 0,3 %, ont qualifié cette décision d' »injuste », de « grave erreur » et d' »équation impossible à tenir ».
Le 26 mars, le ministre délégué à la santé, Frédéric Valletoux, a annoncé ces nouveaux tarifs, alors que la situation financière difficile des établissements et les déficits auxquels ils sont confrontés, principalement en raison de l’inflation, sont depuis longtemps un sujet d’inquiétude. Cette annonce, qui intervient chaque année à l’approche du printemps, a été attentivement suivie, puisque tant les hôpitaux publics que privés demandaient une augmentation de 10 % des tarifs pour couvrir les coûts réels des soins. Toutefois, l’espoir était limité, car les dépenses de l’Assurance-maladie étaient déjà largement inférieures, avec une augmentation de 3,2 % prévue dans le budget de la Sécurité sociale 2024.
Le gouvernement a décrit une augmentation des tarifs qui générera un supplément de 3,2 milliards d’euros de revenus pour les établissements, montrant ainsi sa résolution à soutenir la reprise des services de santé et réponse aux besoins médicaux des citoyens français. Le soutien se concentrera davantage sur les domaines de la médecine, la pédiatrie, la maternité, les transplantations et les soins palliatifs.
Le « déficit sanitaire » est évalué à 3,5 millions de séjours hospitaliers non effectués en raison de la crise du Covid-19, selon les chiffres récents de la Fédération Hospitalière de France (FHF). Le gouvernement souhaite que les hôpitaux augmentent leur activité, en établissant une augmentation de 2,5% d’activité pour tous les établissements d’ici 2024. La FHF reconnait que cet objectif est exigeant, particulièrement parce que l’activité hospitalière n’a retrouvé son niveau pré-crise qu’à la fin de 2023.
Toutefois, c’est la distinction de traitement qui a suscité l’indignation parmi les cliniques. Lamine Gharbi, le responsable de la Fédération de l’Hospitalisation Privée représentant 1 030 établissements lucratifs, considère la situation comme étant extrêmement choquante car une telle différence n’a jamais été observée auparavant. En 2023, les tarifs avaient augmenté de 5% pour les cliniques et de 7% pour les hôpitaux publics. Le restant de cet article est disponible pour les abonnés.
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