Pour lutter contre la pénurie de logements, la Grèce a renforcé le dimanche 31 mars les restrictions concernant son programme connu sous le nom de « visa doré ». Ce programme octroie un permis de résidence aux citoyens des pays non européens en échange d’un investissement immobilier.
Initialement, lors de son lancement en 2014 en pleine crise grecque, lorsque l’immobilier était en chute libre et la construction en déclin, le montant de l’investissement nécessaire pour participer à ce programme était de 250 000 euros. Selon les changements présentés par le ministère des Finances le 22 mars, ce montant a désormais augmenté à 800 000 euros.
Dans les secteurs populaires tels que l’Attique (la région entourant Athènes), Thessalonique, Mykonos, Santorin et les îles ayant plus de 3 100 habitants, ce montant est aussi de 800 000 euros. Le ministre des Finances, Kostis Hatzidakis, a précisé que ces mesures font partie de la politique de logement du gouvernement visant à assurer un logement abordable et de qualité pour tous les citoyens en collaboration avec le secteur privé, tout en continuant de favoriser les investissements dans un environnement plus équilibré.
D’après les statistiques du ministère de l’Immigration, le programme a connu une demande sans précédent en 2023 avec 10 214 requêtes pour l’achat ou le renouvellement. Au cours de l’année précédente, 5 701 visas ont été octroyés, générant un investissement total d’un milliard d’euros. Il faut noter que des « visas dorés » sont aussi disponibles en Espagne et au Portugal.
Les ajustements apportés au « visa doré » par le gouvernement ont soulevé des objections parmi certains investisseurs. « Cela aura un effet néfaste sur les investissements. », s’est lamentée l’association grecque des corporations et entreprises, dans une correspondance adressée aux ministres de l’économie, Kostis Hatzidakis, et du développement, Kostas Skrekas.
Cependant, selon la Banque de Grèce, les loyers ont grimpé de 20% depuis que le pays s’est officiellement remis en 2018 d’une crise économique de dix ans, ce qui diminue le pouvoir d’achat des ménages. Pour faire face à cette crise du logement, le ministère des finances a également implanté des mesures encourageant la conversion des immeubles en résidences, la sauvegarde des immeubles historiques et l’interdiction de louer à court terme les propriétés obtenues grâce au visa doré.
D’autres nations européennes du sud touchées par la crise – Chypre, l’Espagne et le Portugal – ont opté pour des programmes semblables pour attirer les investissements.
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