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Coléoptère pollinise les pandanus, pas vent

La plante Pandanus odorifer est peut-être une énigme pour beaucoup, mais elle est largement reconnue et appréciée en Asie. Elle est utilisée en médecine traditionnelle et en parfumerie en Inde, où elle est communément appelée « kewra ». Au Japon, elle agrémente la cuisine locale avec ses gros fruits semblables à des ananas et ses pousses qui remplacent parfaitement celles du bambou. A travers l’Inde, le Japon, les îles mélanésiennes et les Philippines, ses larges feuilles sont tissées par les artisans locaux.

Le professeur de botanique à l’université de Tokyo, Atsushi Kawakita, note que bien que cette plante soit largement utilisée, beaucoup ignorent que sa reproduction dépend d’un petit coléoptère spécifique. Une récente recherche publiée dans le Botanical Journal of the Linnean Society le 27 mars révèle que l’Amystrops, un petit coléoptère ovale, est responsable de la pollinisation de la plante.

La pollinisation du pandanus pourrait sembler mystérieuse pour certains. Contrairement à la plupart des plantes à fleurs, elle n’est pas hermaphrodite, et donc nécessite le transport de pollen des plantes mâles aux femelles. On pensait jusque là que c’était le vent qui était responsable de ce processus. Cela semblait d’autant plus plausible car la plante n’a pas de nectar pour attirer les insectes, ni de grands pétales ou de couleurs vives pour attirer les insectes volants. De plus, son inflorescence blanche est plutôt discrète et penchée vers le bas, ce qui n’est pas l’idéal pour l’atterrissage des insectes.

Par une douce journée en 2011, des chercheurs ont fait une trouvaille intéressante d’une nouvelle espèce d’Amystrops. En espionnant ces coléoptères dans l’inflorescence des fleurs mâles, ils ont remarqué la présence de larves. Cependant, pour ces entomologistes, cela ne constituait pas l’observation la plus significative. Faisant preuve d’une grande curiosité, le chercheur japonais et son protégé, Toru Miyamoto, ont décidé d’examiner de plus près. Sur le terrain, ils ont constaté que les inflorescences des plantes mâles abritaient de nombreux insectes de différentes espèces. Les Amystrops représentaient la majorité des occupants, aussi bien larves qu’adultes. Mais, leur découverte majeure a été réalisée sur les plantes femelles, où ils ont trouvé des Amystrops recouverts de pollen.

Retournant à leurs expérimentations en laboratoire, les scientifiques ont élevé les insectes dans un environnement contrôlé. Leur recherche a révélé que le pollen est essentiel pour le développement des larves. Ils ont également découvert que les adultes migraient des plantes mâles vers les plantes femelles exactement pendant la fenêtre de temps où ces dernières devenaient « réceptives » au pollen.

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