Concernant sa gestion des finances publiques, la France est sous surveillance de la Commission européenne et des agences de notation. En 2023, le déficit s’est élevé à 5,5%, tandis qu’une prévision de 4,4% a été annoncée pour 2024. Cette situation met en lumière les défis significatifs que pose l’approche économique d’Emmanuel Macron.
Macron a adopté une politique orientée vers l’entreprise, en axant sur la diminution des taxes et des charges pour les sociétés. Ce choix a eu un impact en 2023 avec une diminution des impôts de production (3,7 milliards d’euros) et l’abolition finale de la taxe d’habitation (2,5 milliards). Une question se pose : est-il nécessaire de renverser la tendance et d’opter pour une hausse généralisée des impôts principaux ? Cette démarche semble être en contradiction totale avec la situation actuelle, alors que l’économie française stagne depuis trois trimestres. Toutefois, on pourrait envisager une augmentation temporaire des impôts sur certains revenus spécifiques ou certains comportements sans aggraver la situation économique.
Le problème est bien identifié : la situation économique française est compromis par un déséquilibre de sa balance commerciale, se traduisant par une perte significative de parts de marché face aux concurrents européens sur le marché interne. Cependant, la politique de Macron a effectivement engendré des résultats sur sept ans : une baisse de 3 points du taux de chômage et la création de 1,2 million d’emplois dans le secteur privé. Le financement nécessaire aux start-ups a été assuré et la France a retrouvé son attrait pour les investisseurs internationaux. Les investissements des entreprises ont progressé jusqu’au troisième trimestre 2023. Dans l’industrie manufacturière, l’emploi a commencé à augmenter et la France a stoppé la diminution de ses parts de marché.
La doctrine de l’offre aurait dû entraîner une meilleure performance économique de la France par rapport à ses voisins, particulièrement l’Allemagne et le Royaume-Uni. Les projections économiques de Bercy ont, jusque fin 2023, reflété cet espoir, s’accompagnant d’une anticipation de recettes fiscales plus importantes. La conviction qu’il n’était pas nécessaire d’augmenter les impôts aurait été ainsi confirmée a posteriori.
La singularité française
Malheureusement, ce plan a été contrecarré pour diverses raisons qu’il faut garder à l’esprit pour comprendre comment nous pouvons surmonter cet obstacle. Premièrement, un obstacle s’est infiltré dans la politique de l’offre : la productivité du travail n’a pas retrouvé son niveau de 2019, et la France est dans ce cas une exception parmi les grandes nations européennes.
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