L’élection du Parlement européen prévue pour juin 2024 soulève des enjeux importants autour de la question du sauvetage, car les décisions futures de l’Union européenne seront, sans doute, façonnées par l’issue de ces élections. Le Forum humanitaire européen qui s’est déroulé les 18 et 19 mars à Bruxelles aurait dû être une plateforme légitime pour évoquer les efforts de secours en mer, mais le sujet a été complètement ignoré. L’UE doit impérativement renforcer son système de sauvetage des migrants naufragés en Méditerranée.
Les tragédies continuelles de noyades en Méditerranée, qui ne sont pas toujours documentées étant donné que certains naufrages se produisent sans témoin, constituent aujourd’hui l’une des illustrations les plus déchirantes de l’élan désespéré de personnes prêtes à prendre tous les risques pour chercher une plus grande sécurité. La Méditerranée est maintenant la voie migratoire la plus mortelle, avec près de 29 000 décès enregistrés entre 2014 et janvier 2024.
Cependant, il y a un aspect du débat sur l’immigration qui ne devrait pas être controversé : le devoir de recherche et de sauvetage des naufragés. Cette question est régie par un cadre juridique qui ne fait l’objet d’aucune contestation, ni en termes de droit maritime, ni en référence au droit humanitaire international.
L’épisode tragique du naufrage qui a eu lieu le 3 octobre 2013 à Lampedusa, ayant entrainé la mort de 368 migrants, a déclenché une vive émotion en Italie. Enrico Letta, qui était à l’époque président du Conseil, a initié une opération à la fois militaire et humanitaire visant à secourir les immigrants naufragés et à dissuader les trafiquants.
Le dispositif de secours « Mare nostrum », lancé en octobre 2013, est reconnu pour son efficacité et son humanisme, bien qu’il ait été de courte durée. Le coût substantiel de cette opération militaire, évalué à presque 9 millions d’euros par mois, a été principalement assumé par l’Italie. L’aide que l’Europe a fournie a été minime malgré les appels constants de Rome pour plus de soutien.
Le faible engagement de l’UE dans cette mission de sauvetage est perplexant, d’autant plus que l’Union est l’une des principales sources de financement pour l’aide internationale d’urgence chaque année.
En Méditerranée, une stratégie est en cours pour réduire l’engagement de la plus grande démocratie revendiquée au monde – l’UE. Cet engagement est transféré en faveur des autorités libyennes et tunisiennes, souvent critiquées pour leur comportement sombre et violent, et par mandat, vers des ONG. Néanmoins, ces organisations sont soumises à des tactiques destinées à les harceler et à les entraver délibérément. Pendant ce temps, l’UE ne montre aucune intention de fournir un soutien financier pour soutenir les efforts mis en œuvre par ces organisations.
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