Au cours de son procès de deux semaines, Salim Berrada s’est auto-défini comme un individu « déplaisant », « égocentrique », « arrogant », « odieux » et un « manipulateur » au comportement plus que « répréhensible : abominable ». À ce jour, la justice le considère comme un violeur.
La cour criminelle de Paris a infligé une peine sévère à cet ex-photographe de mode, le 29 Mars, en le condamnant à dix-huit ans d’emprisonnement – avec une peine de sureté des deux tiers – pour douze actes de viol et trois agressions sexuelles perpétrées entre 2014 et 2016 dans son atelier situé dans le XXème arrondissement de Paris. Les victimes étaient de jeunes femmes qui pensaient s’y rendre pour un shooting photo. Plusieurs d’entre elles sont persuadées d’avoir été droguées à leur insu. La peine maximale qu’encourait Salim Berrada était de vingt ans et dix-neuf ans ont été requis.
Deux autres charges de viol et d’agression sexuelle, concernant deux jeunes femmes absentes à l’audience, étaient portées contre l’accusé de 38 ans. Cependant, en l’absence de preuves suffisantes, il a été acquitté de ces deux accusations. Salim Berrada, de nationalité marocaine, s’est également vu notifier une interdiction définitive de séjour en France. À l’issue de la séance, le président de la cour, Thierry Fusina, a déclaré la fin de l’audience, alors que des remerciements émus et des applaudissements s’élevaient des rangs des victimes.
La fin du « bastion de ses tromperies ».
Après avoir assisté à tous les débats, une petite groupe de femmes, environ dix, étaient présentes pour entendre le verdict. Elles se tenaient toutes par les mains et les épaules. À l’annonce de la sentence à l’encontre de leur agresseur, elles ont commencé à pleurer puis à sourire largement, se serrant dans les bras. Ces femmes ne se connaissaient pas au début du procès, mais une connexion s’est formée entre elles au fur et à mesure. Certaines ont pris le temps de remercier l’avocat général Philippe Courroye. D’autres ont promis à haute voix, « On sera là si il fait appel. » L’accusé peut faire appel dans un délai de dix jours.
À quelques mètres de ces expressions de joie et de soulagement, Salim Berrada est resté impassible. On l’a vu plaisanter avec ses avocats même après l’annonce de la sentence, comme si son mensonge continuel tout au long du procès lui offrait une certaine protection contre le choc du verdict. Celui-ci a été justifié par le président de la cour par l’extrême gravité des faits, leur nature répétitive, la complexité de la méthode employée, l’accélération de la fréquence des incidents et le préjudice moral significatif subi par les victimes, malgré les années écoulées.
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